/// Erik ... à suivre ... \\\

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Happy End à la Tour Eiffel !

Et voilà. Nous y sommes. Première grosse échéance 2011 !

 

Deuxième participation. Cette année c'est voyage en voiture ! Et oui, après la course, Kirtap (Patrick Bohard) nous attend dans son Jura pour une petite semaine de farniente, balades, « nutrition » à la Kirtap et rigolade made in la Virginie !

Mais nous n’en sommes pas encore là. Au menu avant, un morceau de taille à ingurgiter ! Un morceau annoncé à 80km…qui en fera 85 !

Une arrivée majestueuse au 1er étage de la Tour Eiffel, et quelques mètres de dénivelé pour corser l'affaire.

 

Départ de la maison le vendredi soir après le boulot. La voiture est pleine comme un oeuf : affaires de course, affaires de vacances…et affaires à Enzo !!! Plus de place pour les auto-stoppeurs !!!

4h plus loin arrivée chez Laure et Hugues. Délicieux repas de pâtes façon maison. De quoi se remplir une dernière fois l’estomac en vue de la longue épreuve du lendemain.

Minuit, l’heure de dormir.

 

Samedi 26 mars : Le jour de la course

8h du matin…réveil…ben oui, c’est l’heure du biberon ! Pas de souci, c’est également l’heure du petit déjeuner ! Laure, pleine d'attentions, me prépare un plat de pâtes que j’accompagne d’un bon thé et d’un petit MX3, une nouveauté chocolatée que je trouve tout à fait à mon goût…et qui cale bien !

En tenue, départ à 3 en direction de la Tour Eiffel pour récupérer mon dossard et celui des camarades, Francky et Manu : le parcours du combattant commence !

Métro : ligne directe jusqu’à destination. Super...sauf que le métro avec poussette, bébé et un sac énorme, ça rend les choses tout de suite un peu plus pimentées…surtout dans les escaliers !

Malgré tous les obstacles, première mission accomplie: nous arrivons à destination. Gagné !

La grande tente, avec stands et dossards, est là. Deuxième challenge: la récup des dossards. C'est bâclé en… 40 minutes ! (par ma faute, pas par la faute de l’organisation…on racontera ça plus tard !!!)

Enfin, Manu arrive 45’ plus tard avec l’impératrice et le fidèle de Monsieur…après m’avoir annoncé son arrivée dans 15’…ça doit être comme ça dans le sud !?!

Un petit délai qui me permet d’aller faire coucou à Fabrice, au stand COMPRESSPORT…et d’y récupérer une paire de manchon new design, à l’effigie de la Tour Eiffel. Extra !

Il est 10h…l’avant dernière navette RER pour rejoindre le départ est bientôt là…nous fonçons, avec tout le barda. No problem, 10h14, nous sautons (c'est une image) dans le RER…Pas simple quand celui-ci ne comporte que deux rames et est déjà bondé de trailers…Mais quelle idée d’aller à Saint Quentin avec une poussette « campagne » qui prend deux fois plus de place qu’une citadine ! Et oui, y’a pas que des parisiens dans le RER !

Trajet nickel, arrivée à destination sans stress et sans encombres. Encore une étape de vaincue !

Descente du RER, l'air libre : Ouf ! Plus que le bus à prendre. Ils se succèdent non stop, mais sont immédiatement pris d’assaut. Pas de pression, nous avons le temps et laissons tous les pressés partir…Bientôt presque plus personne…mais pas de bus non plus !!!

Attente…

Soulagement une nouvelle série arrive. Nous prenons place. C'est tranquillou, il est moitié vide ! Le confort !

Dix minutes de route, et c'est enfin le site départ ! Nous y retrouvons sans peine le minibus Asics ! Il reste 1h30 avant le coup de pistolet. Le temps des derniers préparatifs: vider ma gourde de boisson d’attente, engloutir encore deux portions de gâteau sport, préparer les Camelbak, les ravitaillements, les maillots, les dossards, les puces…

Bref, l’heure de la course approche et il est temps de retirer les Compressport intégral et d’endosser le Camelbak. Les Cébé sur les yeux et je rentre dans ma bulle. Plus que 15’.

Petit échauffement, plus pour évacuer le stress que par réel besoin.

Au dernier moment, nous prenons place sur la ligne. A tout seigneur tout honneur, caméra et journalistes sont sur Manu ! Et oui, second l’an dernier et vainqueur deux ans plus tôt…il faut assurer ! Je me place à coté de Franck, les minutes s’égrènent. L’arche de départ ne semble pas vouloir nous laisser partir, elle s’effondre. Une anonyme sauve la situation...en  rebranchant la rallonge électrique!

Les minutes deviennent secondes, le départ est annoncé imminent, Manu est libéré au dernier moment par les médias, pas le temps de stresser, le départ est donné !

 

THE RACE :

 

C’est parti…et ça part vite ! A ma montre, la vitesse affichée est supérieure à 16 ! Traversée de la prairie: 1500 coureurs emmenés par Olivier Le Guern. Les appuis sont instables, et je me place d’entrée en deuxième ligne. Ca part suffisamment vite pour ne pas prendre la tête. Le peloton s’étire, et arrivé sur les bords du lac de Saint Quentin en Yvelines, nous sommes déjà une quinzaine à avoir pris les devants.

La course est lancée toujours menée sur les premiers kilomètres par notre breton de service.

Nous délaissons quelques instant l’espace naturel pour la traversée d’une cité.  Montigny-le-Bretonneux, c'est peut-être ça qui donne des ailes à notre ami breton. Le rythme ne faiblit pas et la relance est assurée par un renfort malgache, du nom de Prosper Randriasoalaza avec un temps de référence sur marathon de 2h18. Heureusement, je ne l’apprendrai qu’à l’arrivée !

Je n’ai pas les jambes des grands jours, elles ont tendance à être lourdes.

Kilomètre 12, la course s’enflamme. Prosper accélère. Nous ne sommes plus que 5. Son accélération donne le top départ. Nous assumons chacun notre tour les relais avec petites accélérations par ci par là.

Les kilomètres défilent. Le parcours est roulant. Le malgache et Yannick Djouadi, mettent un peu le feu aux poudres. J’arrive à suivre en temporisant l’allure, me faisant lâcher et revenant sur eux au gré de leurs accélérations. La course est longue, pas la peine de s’user. Manu et Wouter Hammelinck sont légèrement décrochés. L’écrémage se fait et ça commence à s'éparpiller.

Vingtième kilomètre. Alors que je suis en passe de revenir sur les deux leaders, c’est Manu qui me rejoint et me double pour faire la jonction. Nous voilà à quatre. Derrière, personne en vue.

Premières montées, nous restons groupés. Descente. En bas Pascal est là et nous encourage. Le ravitaillement est tout proche, plus que 500m.

Ravito du 22ème km. C'est le premier, celui de Buc.

On vient d'avaler 1h26 de course à près de 16km/h ! Entrée sur le stand à quatre en file indienne. Mon Camelbak dégrafé, je le retire et l’échange sans même m’arrêter ce qui me permet de repartir en tête. Yannick est avec moi, Prosper juste derrière. Manu à pris un peu de retard et plus de temps pour s’alimenter.

Petit cafouillage au niveau d'un complexe de tennis et nous voilà à nouveau à quatre devant. Le rythme redevient soutenu. La course reprend ses droits. Une bosse, nous restons groupés. De mon coté, les jambes vont mieux mais je suis toujours aussi lourd et mal à l’aise. Malgré tout, nous encaissons les accélérations d’un Prosper impressionnant et d’un Yannick à son aise.

Trentième kilomètre, nous progressons sur un bon chemin en forêt. Tout va bien…jusqu’à un embranchement de 6 chemins…et là …plus de balisage ! Tout était nickel jusque là mais nous voilà subitement à l’arrêt, à  ''jardiner'' impatiemment.

Après quelques instants d’autres coureurs nous rejoignent. Christophe Le Saux, Bastien Blavais, Denis Morel, Wouter Hammelinck…bref, nous nous retrouvons rapidement à une dizaine de coureurs.

Yannick prend une option à droite. Prosper le suit. Ils ont pris 45’’, il est temps de réagir. Alors que Wouter essaye d’appeler l’organisation, nous prenons en chasse les deux coureurs déjà partis. Tant pis, le pari est osé, mais il faut prendre le risque. Manu et Fabien Antolinos sont avec moi. L'allure est vive, pressés que nous sommes de revenir sur les deux qui nous ont faussé compagnie.

Virage à gauche juste avant la route, et après un bon kilomètre et demi, nous retombons comme par miracle sur le balisage de l’épreuve ! Sauvés ! Derrière, les autres ont suivi notre exemple.

Manu et Fabien accélèrent. Je ne me sens vraiment pas au mieux, le ventre en vrac et je décide à contre cœur de les laisser partir. Me voilà 5ème.

Les difficultés commencent maintenant. La première, c’est une portion de 34km sans ravitaillement. Il a donc fallu prévoir suffisamment sur soi pour tout couvrir en autonomie. La seconde, c’est le dénivelé. Nous entrons dans les 40km les plus délicats avec une accumulation de montées-descentes qui va faire mal aux jambes... et au moral.

Je suis de plus en plus en difficulté. Il reste maintenant 25 bons kilomètres jusqu’au prochain ravitaillement, et ce ne sont pas les plus faciles. Le ventre plein, le corps lourd, je fais tout pour limiter la casse, avec pour seul objectif : progresser régulièrement, modestement pour limiter les écarts et conserver le rêve de retrouver la forme en fin de course. En tout cas au moins rallier l’arrivée et monter à la Tour Eiffel. Oui, à présent, l’objectif n'est plus que de terminer ! Terminer pour oublier l’abandon de l’année dernière sur blessure.

Les bosses s’enchainent. Je les monte en marchant lorsqu’elles sont trop dures. J’essaye de relancer en haut.

Au 35ème kilomètre, Romuald De Paepe me double comme une fusée, je ne résiste même pas. Il disparaît rapidement. Je poursuis au ralenti, autour des 11/12km/h sur le plat. Dur pour le moral ! Mais 80km, c’est pas fini et ce n'est  peut-être qu'une mauvaise passe provisoire. On ne sait jamais, tout peut encore arriver. Dans cette optique, je poursuis à mon petit rythme.

Au 37ème kilomètre, je reviens sur Yannick. Si moi je ne suis pas bien, lui il est à la dérive. Je ne vais guère plus vite, c'est toutefois suffisant pour qu’il ne tente pas de s’accrocher. Je lui souhaite bon courage au passage.

Ma montre affiche le passage au marathon : nous sommes partis depuis 2h59’. Le départ a été très rapide ! Je me dis qu’un temps identique sur la seconde moitié du parcours permettrait de passer sous les 6h00, mon objectif caché…Doux rêve !

Au 44ème kilomètre Denis Morel me double. Champion de France de 100km, mais ça aussi je ne l'apprendrais qu’après l’arrivée.

Il me prend rapidement une centaine de mètres. Mais je suis décidé à ne plus rien lâcher. Je m’accroche comme un beau diable, l’écart se stabilise. Nous arrivons à l’observatoire de Meudon, lieu de mon abandon 2009. J’irai plus loin cette fois-ci. J'attaque les pavés pour rallier le parc. De là-haut la vue la plus belle de l’Eco Trail, avec panorama sur la capitale. La  mi-parcours juste franchie et déjà la Tour Eiffel en vue…l’arrivée…à 40km !

Un petit tour de parc, et nous voilà à l’observatoire : pointage et contrôle inopiné.

Kilomètre 49, 3h45 de course, 30’’ d’arrêt ! Denis vient de repartir. Le contrôleur me demande : « Couverture de survie, frontale et coupe vent ! ». Tout est dans la même poche, je l’ouvre, lui étale tout. « Ok !» je remballe… et repars.

On m’annonce le ravitaillement à 3km…ouf ! Le hic c'est que ma montre m’indique encore 7km !

Je m’enfonce dans la forêt. Denis s'est éloigné et le moral en prend un coup ! C'est un peu la dérive. Je suis maintenant…7ème, et une envie sournoise d’arrêter le sport à la fin de la saison m'effleure.

Mais j’écarte vite cette idée. L’urgence et l’objectif du jour, c’est de terminer ce que j’ai commencé et monter à la Tour Eiffel !

De grandes lignes droites en forêt. Une longue montée, de la descente pour remonter ensuite, et ainsi de suite. Les minutes sont longues. Au sommet d’une côte des encouragements. C’est Pascal. Réconfort appréciable : le ravitaillement ne doit pas être loin. Pas d’hypo, je me ravitaille régulièrement, mais toujours cette sensation de lourdeur ! Ventre ballonné. En plus d’être désagréable, ce malaise m’empêche de courir normalement. C’est la course ! La dernière fois : hypo. Cette fois-ci : trop mangé…!

Encore une montée sèche et longue. Tout en haut, Denis encore à vue. J’y parviens quelques minutes plus tard. Descente. En bas, Pascal est à nouveau là. Tout un détour pour revenir sur mes pas…j’apprécie !

Mais ça y est, une dernière petite bosse et un regroupement de spectateurs. C’est bon signe !

La Mouette est là, elle m’encourage, mais à son regard, je vois bien que je fais pitié à voir ! Virage à gauche, et je rentre dans le parc de ravitaillement.

Kilomètre 56…Laurent se précipite sur moi en me tendant un nouveau Camelbak.  «Seulement de l’eau ! » Il vide le contenu sur le champ et le re-remplit d’eau. « Du coca »…A la seconde on me tend une bouteille. Je bois à grandes gorgées. A la sortie du ravito, Romuald De Paepe est là. Il n’a pas l’air frais.

Je bois, et bois, et bois encore du coca. Le speakeur s’approche de moi et me tend le micro en me demandant mes impressions. Je le repousse en lui disant que je vais vomir…et je vomis ! Non, ce n’était pas une blague. Après plusieurs relents et 4 ou 5 vomis je me sens tout de suite plus léger ! Le ventre va mieux.

Le vide est fait ! Maintenant deux gorgées de coca pour le plaisir. Ca y est, me voilà prêt. « Plus que 29km », le moral remonte. Je repars sous les encouragements du staff et de Céline.

A la sortie Pascal m'informe : « Romuald est juste devant, et tu es très bien par rapport aux autres ! ». C'est reparti comme en 14, la pêche !

J’enchaîne les virages sur ce bout de single, et après quelques secondes seulement, je reviens sur Romuald. Il est en détresse. Pas bien du tout.

La course est longue. Tout peut arriver.

L’ayant doublé, je me retrouve 5ème. Ce court moment d'euphorie s'atténue, l'allure baisse un peu mais je suis plus léger et je sens que les bonnes sensations reviennent…Et si…?

Le moral reprend le dessus, je m’accroche. Pour ce type de courses, c’est ça la meilleure tactique : s’accrocher. L’accumulation des montées/descentes se fait ressentir, la distance aussi.

Les pieds commencent à souffrir : les ampoules apparaissent en bout d’orteils et les ongles deviennent douloureux. Mais l’eau dans mon Camelbak avec mes gels MX3 me font le plus grand bien. Petit réconfort !

Kilomètre 70 : descente. Décharge électrique dans le pied droit ! Dans ma lancée, je poursuis presque à cloche pied puis marche. Je repars mais la douleur est trop vive ! En bas de la descente, je me décide : stop ! Je ne peux de toute façon plus avancer. Je me déchausse, retire ma chaussette, récupère une épingle de mon dossard, et avec le souvenir du Trail de Guerlédan en tête essaye de percer mon ampoule sous mon ongle d’orteil !

L’ampoule est trop loin, je n’arrive pas à l’atteindre. Tant pis, il faudra que ça le fasse…pour les 15 derniers kilomètres !

Rechaussé, un coup d'oeil machinal en arrière. Quelqu’un arrive ! Un maillot rouge : pas de doute, c’est Olivier Le Guern. Belle course de sa part !

Sur-motivé par sa proche présence, je repars tambour battant. Plus vite que jamais !

Je ne m’arrêterai plus !

La côte suivante est gravie sans marcher malgré la difficulté ! En haut, on m’informe qu’il ne reste que deux montées et « un gars » devant pas bien du tout.

Je sais qu’après c’est la « dernière ligne droite ». 10km en bord de Seine pour atteindre la Tour Eiffel !

Avant dernière côte. En haut, je le reconnais, c’est notre ami Malgache ! Il aura été impressionnant, mais peut être un peu piégé par les difficultés qu’offre une telle course.

Je reviens rapidement sur lui. Il marche, je cours. En haut, je le double. Il boitille, il est perclus de crampes.

Je l’encourage : -«C’est bientôt la fin ! ». J'enchaîne sur ma lancée. Je suis maintenant 4ème ! Le podium si près ! Je m’accroche, relance et met toutes mes forces dans cette fin de course. Un  podium à la Tour Eiffel, un objectif pas si fou que ça après tout !

Dernière côte, je l’avale en courant. Le ravitaillement doit être tout proche ! Confirmation : Pascal est là ! Cette fois-ci ce n’est plus de la « marche forcée » mais une vraie foulée de coureur à pied et il est obligé de courir aussi pour arriver au ravitaillement avec moi !

Kilomètre 73 : dernier ravitaillement. Céline et Enzo m’y accueillent. Laurent m’y attend. Je veux garder mon Camelbak. « Que de l’eau ! ». Le Camelbak toujours sur le dos on me fait le plein. En parallèle, je bois quelques gorgées de coca. Cette fois, il ne ressort pas. L'état de forme n'est plus le même.

Camelbak refermé, je repars en quatrième vitesse.

Sur une course aussi longue tout peut arriver et c'en est bien la preuve. Devant, à 100m j'aperçois Denis Morel. Il est 3ème. Le doubler c'est podium. J’entame donc la descente sur la Seine à vive allure.

Pascal m’accompagne au loin de ses encouragements. Je m'encourage aussi moi-même.

Dans le chemin qui descend à flanc de colline, je reviens sur Denis et le double. Il est à vitesse réduite, pris de vomissements. Oui, la course est longue !

Un petit mot de soutien au vol, et ma foulée s’allonge encore, comme dopé par cette nouvelle place gagnée. Il ne reste plus que Manu et Fabien devant…Et si…?

La descente est terminée. Normalement, il reste moins de 8km. C’est trois fois rien 8km ! Ma montre affiche 15km/h ! Après 75km de course, je m’enflamme !

Me voilà sur le bord de Seine. Une délivrance. Maintenant, c’est du « tout plat » jusqu’à la grande dame. Je donne tout. Au mieux, gagner encore une place, mais surtout éviter tout retour de l’arrière. A cette vitesse, je suis confiant, derrière ça reviendra pas ! 14km/h…15km/h…des pointes à 16 ! Je suis régulier, la foulée est légère, et je garde un œil devant avec l’impatience de voir apparaître à chaque tournant la Tour Eiffel tant attendue !

Jamais je n’aurais pensé qu'on pouvait courir dans Paris sur de tels chemins avec des vues imprenables sur des propriétés grandioses, sur des péniches magnifiques.

Le balisage est parfait. Une rubalise tout les deux lampadaires ! Qui dit mieux !

Les jambes sont en bon état, la course est aisée, les kilomètres défilent, le 80ème est passé !

Je tiens l'allure. Ca y est : un virage me laisse entrevoir l’objectif pointant vers le ciel. C’est à ce moment là que malgré mes Compressports, des prémices de crampes se font ressentir.

Nous traversons l’Ile Saint Germain par les parcs. Retour sur la rive gauche de la Seine. Un bénévole m’annonce l’arrivée à 3km. Personne en vue devant, personne derrière. Je ne ralentis pas l’allure, et reste concentré sur le balisage.

Les derniers concurrents du 50km partis le matin de Versailles sont avalés. Au passage ils me lancent quelques encouragements bien sympathiques.

La Tour Eiffel grossit à vue d’œil. La course est longue, mais maintenant ça sent bon l'écurie.

Je ne lâche rien et tiens le tempo. Les jambes réagissent bien.

Nous traversons l’île aux Cygnes. La Tour est proche. Je traverse une esplanade, gravis quelques escaliers, encouragé par quelques spectateurs, et rejoins le parvis, quasiment en sprintant tellement l’impatience me pousse vers l'arrivée si proche.

La traversée du parvis s'effectue sous les encouragements de mes « supporters », Céline et Enzo, le staff et les amis. Un vigile contrôle rapidement mon Camelback en le palpant. Je franchis le portique en déclenchant une cacophonie de bip-bip, et grimpe les quelques marches qui mènent à la porte d’accès. Je surgis sans ralentir, sans vraiment savoir où il faut aller. « Par où? »Un agent me répond dans la précipitation « Escalier à gauche »…Je m'engouffre !

Objectif : Monter jusqu’au 1er étage sans marcher ! C'est parti ! Marche par marche, en petites foulées, je grimpe sans m’arrêter. Dans les virages, je m’accroche à la rambarde pour ne pas glisser. Ca monte, ça monte... Venus d’en bas montent les cris de Céline et des amis ! Je lève les bras pour les saluer et continue. Ils donnent à nouveau de la voix. Je leur réponds.

Enfin j'arrive à la structure du 1er étage. C'est presque fini. Une première pour moi !

Un passage dans l'obscurité mais je continue à grimper en petites foulées.

Dernier demi-tour à droite. Je suis face à l'accès sur la plate forme. Plus que quelques marches. En haut, des photographes, et des caméras. Je lève le poing de joie. Je suis arrivé !

La course aura été longue avec ses rebondissements !

Dans le groupe de tête au début pour descendre à la 7ème place, un débalisage pénalisant mais qui aurait pu être fatal, de gros doutes, une forme chaotique mais finalement, à force de persévérance, le podium !

Dernière marche. Je communique ma joie aux journalistes. Demi tour : l’arche d’arrivée est à quelques mètres…délivrance !

Je la franchis après 6h44’52’’ de course.

L’objectif des 6h est très loin, mais me voilà enfin à ce premier étage.

Troisième ! La ligne franchie, j'aperçois Manu et m’effondre dans ses bras. L’adrénaline retombe. Je suis à bout. Les nerfs craquent un peu.

Félicitations à Manu et à Fabien Antolinos, réponses aux questions, quelques verres, encore une photo devant l’arche, encore une petite interview. L’organisateur nous invite à le suivre à l’intérieur d’une salle de réception. Pascal arrive avec Laurent et Cathy. Manu aura fait 2ème, pas de victoire pour le Team, mais deux places d’honneur.

Franck arrive un peu après, il sera 8ème ex aequo.

Un médecin cardiologue m’interpelle pour un petit test. Une petite échographie pour son étude sur les effets d’un tel effort sur le cœur. Le mien va bien !

Puis nous rejoignons la salle. Présentation du podium aux partenaires, petit cocktail, quelques coupes…de champagne. Mérité, je ne sais pas, mais un podium, ça s’arrose non ?

Massage de mon coach, rhabillage, et c'est seulement 1h30 après mon arrivée que je redescends de la Tour Eiffel…par l’ascenseur ! Je serais bien resté plus longtemps, mais Céline, depuis tout ce temps, attend avec Enzo et nos amis !

Nous nous retrouvons dans le village partenaire. Hugues s'approche et passe autour de mon cou un collier... de tours Eiffel. Laure me tend mon trophée…une tour Eiffel !

Hé oui, je l'ai vaincue... cette tour Eiffel !

Nous rejoignons le buffet offert aux athlètes en attendant la remise des prix. Les dix premiers sont appelés pour être récompensés sur le podium que je rejoins avec mon magnifique collier.

Sur les trois premières marches, deux maillots Asics…mais personne sur la première marche : le vainqueur est absent !

La fête est terminée, nous nous séparons du staff, de Manu et Sissi, de la Mouette qui vient d’arriver, et rejoignons l’appartement pour une bonne douche et…un gros dodo !!

 

Le lendemain, avant de repartir de la capitale, petite visite de Montmartre : magnifique ! Panorama sur Paris…mais encore des escaliers !! Dur dur, surtout après 85km !

 

En guise de récupération, on enchaînera avec une semaine de vacances chez le camarade Kirtap, dans son auberge du Haut Jura, à portée de lance pierres de la frontière Suisse. Quelques jours bien reposants malgré les petites balades, Enzo en écharpe.

 

1er        ANTOLINOS Fabien                      Team Running Conseil              6h28’

2ème      GAULT Manu                              Team Asics                            6h32’

3ème      CLAVERY Erik                             Team Asics                            6h44’

4ème      MOREL Denis                              VRAC                                    6h52’

5ème        ORANDRIASOALAZA Prosper                                                    6h54’

6ème      LE GUERN Olivier                         Team OPEL-Salomon               6h55’

7ème      MAROLLES Frédéric                      CO du Sud de l’Essonne          6h56’

8ème      BRAVAIS Sébastien                      Team New Balance                7h03’

8ème      BUSSIERE Franck                         Team Asics                          7h03’

10ème    LAMOTTE David                           US Ivry                               7h05’

11ème    LE SAUX Christophe                                                              7h05’

13ème    DJOUADI Yannick                         Fontenay Tresigny                7h20’

27ème    TRUEL Aurélia                              SC Choisy le Roy                  7h43’

34ème    HAMMELINCK Wouter                    Les coureurs Célestes            7h53’

 

Coach Pascal   /   Moi   /   Manu   /   Francky



14/04/2011
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