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Sierre Zinal : LA course aux Sommets

 

 

Sierre-Zinal. 39ème anniversaire. Le mythe de la course de montagne en Europe et dans le monde.
Petit bout de course de 31km dans les Alpes Suisse.

La course aux CINQ 4000. La course de montagne la plus relevé. Voyez, 10 nationalités différentes dans les 10 premiers ! Colombiens, Italiens, Français, Suisses, Espagnols, Américains, Tchèques, Anglais, Slovénie…bref…32 pays de représentés !

Parmi les coureurs, le sextuple champion du Monde de course de montagne Marco Di Gasperi, tenant en titre.

Bref, de quoi se faire mal aux jambes sur le terrain, de quoi se mesurer au niveau du plateau des
coureurs !

 

La course est relativement, simple. Départ de la vallée, à 500m d’altitude, de la ville de Sierre, pour rallier l’arrivée à Zinal, 1680m d’altitude, 31km plus loin, via 2/3 de course à plus de 2000m d’altitude et un sommet à 1425m.

Un panel de terrain. Chemin, single, forêts, alpages, sentiers techniques, roulant, montée abrupte, montée régulière, rare chemin roulant, mais de rare portion où récupérer !

 

 

C’est cette course qui est retenu pour rassembler l’équipe de France. Elle a l’avantage de ne pas amputer la saison des coureurs, puisque c’est une course assez courte, qui est facile à intégrer dans nos préparations respectives.

 

Donc voilà. Rdv est donné avec Phil et Kinou à l’aéroport de Lyon. Nous récupérons ensuite Fabien et Fred le kiné, puis Sandrine à la frontière. Poupoune, Manu et Julien sont déjà sur place ou nous y rejoignent. Que la fête commence !

Nous arrivons sur place un peu trop tard pour profiter du déjeuné qui nous était offert au restaurent panoramique…tant pis…merci qui ? Merci les retardataires…On se contentera d’un sandwich pain (excellent choix de Patrick !), fromage local, jambon.
Nous n’avons pas le restaurent panoramique, mais un espace de pique nique bucolique qui surplombe un torrent.

 

Récupération des dossards, quelques images des JO, sieste de 2h30 pour mois puis diner avec l’ensemble des athlètes invités par l’organisation. Du beau monde !

Un petit massage par notre kiné Fred, qui en profite pour me refaire un point ostéo qui me fait le plus grand bien. 45’ de bonheur !

Nous regardons quelques finales d’athlétisme des Jeux Olympiques et partons nous coucher.

 

Dimanche 12 aout, c’est le jour J.

Réveil 6h15 pour aller petit déjeuné, et départ de Zinal où nous logeons à 7h00 pour rejoindre Sierre, dans la vallée, par cette route sinueuse de montagne. Pour moi, écouteur sur les oreilles…j’essaye de continuer ma nuit !

Nous arrivons sur place à 7h30 et commençons à nous préparer.

8h00, je pars avec Fabien et Manu pour m’échauffer. J’ai le tendon encore douloureux et il me faut bien m’échauffer avant de prendre le départ. Je ressens une petite gène au niveau de la respiration, j’ai tendance à avoir les bronches un peu prisent…il va falloir faire avec !

L’échauffement se poursuit, je retire des épaisseurs de vêtement au fur et à mesure, pour me retrouver à un quart d’heure du départ en tenue de course.

Pour l’occasion, la course étant à dominante en montée, j’ai chaussé les Asics Fujie’s Racer, légère et dynamique. Je fais light !

Notre Philippe national nous a remit la veille nos maillots d’équipe de France, n’ayant pas le choix dans l’unique tenue qui nous est donnée, je porte donc le maillot et le short d’athlé bleu-blanc-rouge. L’honneur symbolique de porter la tenue frappée du « France ».

Je porte comme à mon habitude ma visière « anti-transpiration », devenu pour moi indispensable et enfile mes manchon de compression.

La course offrant des ravitaillements très réguliers, tous les 5km, je ne prends ni camelbak, ni ceinture porte bidon. Je me contente de glisser dans mon poignet deux petits gels.

Je termine mes accélérations d’avant course, et regarde l’heure…pas de chance ! Ma montre rend l’âme à quelques minutes seulement du départ ! Je la laisse au camion. Tant pis.

Je n’aurais ni repère kilométrique, ni repère altimétrique, ni repère chronométrique ! La tâche s’annonce psychologiquement difficile !

Je rejoins la ligne de départ.
Encore aucun « élite » d’arrivé. Seul Kinou, (Patrick) au milieu de la ligne, attend patiemment ! Je le rejoins, puis de nombreux autres coureurs débarquent à leur tour. L’heure du départ est imminente. Comme à son habitude, Sandrine arrive dans les dernières…

Un dernier petit pipi de Kinou…qui n’a d’autre solution, en première ligne, que d’utiliser une bouteille vide !

 

 

Il était dit que les derniers seraient les premiers, c’est Marco Di Gasperi qui arrive le dernier sur la ligne de départ…un signe ?

La speakerine fait le décompte avant le départ, plus que quelques secondes. Je suis en seconde ligne. Peux importe, le départ risque d’être rapide !

Les fauves sont lâchés ! Le peloton s’étire. Devant, ça part fort !

Je reste en 20/30ème position. Nous retrouvons après une courbe en montée sur chemin le bitume pour
un petit 1km.

Pas de trêve, ça monte jusqu’en haut !

J’ai les jambes un peu lourdes, et le tendon un peu tendu, mais ça va sans trop de douleur. Encore quelques coureurs me doublent sur la route.

Et puis épingle à cheveu sur la gauche…c’est vraiment parti ! Patrick est parti devant, Fabien est juste devant moi. Nous quittons la route pour prendre un chemin qui redouble de pourcentage ! Les mètres positifs doivent défiler ! Dommage que je ne puisse avoir de repères !

Je prends mon petit train, encore quelques unités me doublent. Je ne m’excite pas, la montée est bien assez longue ! 2000m de dénivelé positif en 31km…ce sera pour moi à cette allure une bien bonne séance ! D’autant que j’ai la respiration courte…

Les premières rampes font chauffer les cuisses, jusqu’au hameau de Saint Antoine, où nous retrouvons pour quelques mètres un peu de goudron qui me permet de trouver un second souffle…ouf !

Je suis avec Ludovic Pelle, Fabien n’est pas loin devant.

Mais pas beaucoup de temps pour récupérer, déjà un nouveau sentier, pour de nouvelles rampes ! Alexis Traub est à mes cotés. On se tient finalement compagnie ! Ludovic et Fabien s’en vont sans que j’arrive à maintenir leur rythme.

Au détour d’un virage, un ravitaillement dans une petite clairière. Je m’arrête quelques secondes pour me réhydrater. La montée m’assoiffe !

C’est reparti ! Toujours un petit sentier à travers les bois. Bucolique ! Des montées très pentues.
Ereintant !

Un peu plus loin, une éclaircie dans la forêt découvre le paysage. Je suis dans le gaz, les yeux rivé devant moi, à m’accrocher à Alexis. Et puis mon regard tombe sur une grande lisse en bois sur laquelle est inscrit « Les CINQ 4000 ». Je relève les yeux pour découvrir un enchainement magnifique de 5 montagne majestueuses, les unes à cotés des autres.

Je reconnais sans peine celui que je trouve le plus beau, car le plus mythique, le plus inaccessible…le plus mortel certainement, le Cervin. Un massif rocheux qui fait effectivement bien plus de 4000m !

Mais je n’ai pas le loisir de m’évader plus que ça, la course se poursuis, et la montée est toujours aussi
difficile !

J’essaye de prendre quelques relais à Alexis. Un peu plus loin, c’est Carlos Sa, 4ème de l’UTMB 2011, rencontré en début de saison au trail du Glazig, en Bretagne, qui revient sur moi. Je reste avec lui quelques instants, mais il me distance, tout en marchant, dans le mur suivant.

N’ayant pas de chrono, je demande à Alexis, encore avec moi, depuis combien de temps nous courrons. Plus d’1h00…

Je commence à avoir de plus en plus de difficultés respiratoires ! Nous avons dépassé les 1500m d’altitude, et je sens que j’ai les bronches un peu prises. Je commence à tousser.

Malgré tout, je maintiens une bonne allure.

1870m, Ponchette. A l’entrée de ce second ravitaillement, un panneau indique 34% de course, mais je ne connais pas mon temps !

Quelques encouragements et je poursuis. La forêt fait place aux alpages. Panorama sur les sommets alpins environnants. Superbe.

Malheureusement, la forme n’est pas superbe et je n’ai pas vraiment le loisir de contempler et de profiter pleinement de l’environnement. Tant  pis !

Et ça continu à monter…toujours en compagnie d’un gars Salomon et d’Alexis. Ca me permet de me tirer un peu malgré les difficultés que j’éprouve à respirer. Nous sommes au-delà de 2000m d’altitude.

Un peu plus loin, et c’est Chandolin. « 47% » de la course. Nous sommes arrivé sur les hauteurs du parcours. Sur le profil de course, nous voilà maintenant sur une portion « plutôt roulante » ! Bien sure ! Mais quand on est haletant et que les jambes sont lourdes, ça roue moins bien !

J’entre comateux au ravitaillement, devant Alexis qui à légèrement lâché, et m’approcher des tables
pour boire en abondance !

Phil m’attends là, avec mes gels à la main. Je m’arrête boire plusieurs verres, mais ne prends pas mes gels, il m’en reste encore un. Je me débarrasse d’ailleurs de mon gel vidé quelques minutes plus tôt.

En repartant, je reconnais juste Julie et Yann Cucu…

Une petite descente : bonheur ! Une bonne piste en descente, j’allonge, ils sont nombreux à mes trousses, je profite donc de ce passage pour essayer de leur fausser compagnie.

Peine perdue, ils sont encore quelques uns derrière moi. Mais on revient sur deux/trois coureurs. Plus loin devant, personne en vue.

La montée suivante, tout explose, je relance, Alexis cède définitivement. Quelques uns s’accrochent, ils ne tarderont pas à me passer devant !

Un panneau qui indique encore 18km..

Un peu plus loin, quatrième ravitaillement. Tignousa. Beaucoup de monde autour du poste de ravitaillement.
Beaucoup d’encouragement. Je ne suis plus très lucide, je ne relève même pas la tête !

C’est reparti. Ca monte, ça descend, ça relance…ou pas. Je reviens sur quelques coureurs, mais d’autres reviennent sur moi. C’est désespérant, je n’arrive pas à remonter comme je le souhaitais !

Avant dernier ravitaillement, je bois toujours autant. Il reste 11km, bientôt le sommet de la course. Je cours avec un français. Un peu de compagnie, ça fait du bien !

Je suis à coté de ce français auquel je demande depuis combien de temps nous courrons…2h04’…moins d’une heure avant de rallier l’arrivée, c’est l’objectif !

Un bout de piste à flanc de montagne, puis du chemin. Des cailloux, je ralentis. A nouveau un chemin en pente régulière, je maintiens le rythme comme je peux. Maintenant c’est du pur mental.

Ca remonte…encore ! Moi qui croyais le sommet de la course à mi parcours, c’est un coup de massue ! Je poursuis sur ce petit sentier technique et me paye même le luxe de doubler encore quelques coureurs qui à première vue sont encore moins bien que moi !

Je passe enfin le sommet. Cette fois ci, c’est confirmé ! Nava, 2425m d’altitude ! Ouf !

Juste après, je double Ludovic et son maillot orange. Une petite tape amicale, je n’au plus la force de parler !

J’essaye de relancer, cette fois c’est descente ! Mes jambes sont dures, j’essaye de me détendre…je n’y arrive pas trop mal !

Dernier ravitaillement, plus que 5km ! Seulement, je ne sais pas combien il me reste de temps pour arriver sous les trois heures…je n’ai donc pas le choix, il me faut continuer à foncer comme je peux. Le sentier s’y prête plutôt bien puisqu’il dévale le long de la montagne. En contrebas, tout là bas, je peux voir le village de Zinal. Plutôt encourageant !

La piste est très agréable, je ne perds pas de temps. Seuls quelques kamikazes me doublent comme des furies !

Les kilomètres s’enchainent, tout en doublant les randonneurs partis bien plus tôt. Je préviens tant que possible à leur approche, et esquive quelques autres de justesse.

J’arrive enfin au dernier mur.
Toujours aucune de notion de temps. Cette dernière descente est raide. Je la négocie plutôt bien malgré « Miguel » qui me revient dessus comme un fou, et me passe à l’approche du village. Je glisse sur la terre, prends appuis sur les cailloux, saute, et le tout sans tomber, un exploit.

Le sentier arrive à la fin, je suis sur les talons de l’espagnol, qui me devance de quelques mètres, quand nous arrivons sur la route. Je sprint derrière lui, pensant pouvoir revenir dessus, mais c’est sans compter qu’il n’a pas envie de se faire doubler…c’est une course poursuite à laquelle je ne gagne pas le moindre centimètre. 800m de route jusqu’à l’arrivée. 800m à rester à 5m derrière lui sans rien pouvoir faire d’autre que regarder le derrière de son maillot !

500m…pas le moindre écart de plus…ni de moins.

Phil m’encourage depuis le bord.
Je donne tout.

200m, dernier virage en vue. Un petit talus en descente, Miguel me prends 3 mètres…j’abdique !

Le virage négocie, je vois le chrono affiché à coté de l’arrivée : 2h56’ ! Je serais sous les 3h00…quelle peine pour y arriver !

Je laisse filer Miguel, et franchi la ligne juste derrière lui, en 2h57’02’’. J’ai rempli le contrat le plus bas, être sous les moins de 3h00, mais ça n’a pas été une partie de rigolade ! Et le premier qui m’aura mis plus de 25’…soit un peu moins d’1’ au kilomètre…énorme !

Une petite étreinte avec l’espagnol pour notre dernière bataille, et je file me réhydrater, complètement
cuit par l’effort, je tiens à peine sur mes jambes et j’ai la cage thoracique complètement comprimée.

Je retrouve Patrick et Fabien, arrivés respectivement 17 et 25ème, bien devant moi.

Fred, qui nous accueille sur la ligne d’arrivée, se propose d’aller nous chercher nos affaires dans la voiture avant le départ pendant que nous rejoignons l’hôtel.

A son retour, une bonne douche et pendant que les autres partent manger sous la grande structure montée pour l’occasion, je vais avec Fred me faire masser et remettre en place. Cette fois ci, j’ai le droit à « la totale »…1h20 de massage et ré-équilibrage, mon plus long massage.

 

 

Je m’en vais ensuite manger pendant que les autres viennent se faire masser.

La cérémonie des récompenses suis rapidement, ponctuelle…nous sommes en Suisse !

Cérémonie grandiose. Menée de main de maitre, rapide, malgré un nombre de récompensé impressionnant, les 20 premiers hommes, les trois premiers de chaque catégorie, bref, une belle brochette de coureurs monte sur le podium.

Et puis le fête prend fin…temporairement, puisque le soir, les coureurs invités sont conviés à revenir manger sous la tente.

Entre temps, nous filons à l’accueil de l’hôtel essayé de suivre la finale olympique du handball homme.
Malheureusement, la télé Suisse préfère suivre le basket, Espagne/Etats-Unis…tant pis, nous suivons le match sur nos téléphones, grâce à l’application RMC ! Merci la technologie !!

Gros suspens, toutes l’équipe de France de trail campés derrières les téléphones…et c’est finalement la
victoire ! Top !

 

Et puis il est bientôt l’heure de retourner manger. Grand faim pour tout le monde, ça tombe bien, le repas est alléchant !

 

Le repas tourne à la fête, les anciens vainqueurs, présents, prennent leurs guitares, les bénévoles qui s’occupent du service termine en beauté la soirée, un peu rond, et m’invite à un verre de blanc, alors que nous venons de terminé le magnum de rouge apporté par Manu…bref, la courte nuit qui suit passe bien trop vite…

Lundi matin, il faut reprendre la route. Nous avons abandonné Sandrine et rentrons directement chez Fabien chez qui nous mangeons avant que je ne reprenne l’avion.

Retour à la maison avec encore quelques souvenirs en plus !

 

 

 

1. De Gasperi Marco            1977 Italie         2:31.36

2. Costa Cesar                    1976 Suisse        2:37.39

3. Cardona Jose David         1982 Colombie       2:38.06

4. Fontaine Raymond          1979 France         2:40.13

5. Castanyer Cristofol          1972 Espagne        2:41.13

6. Schneider David              1981 Suisse         2:41.29

7. Gray Jo                           1985 Etats-Unis     2:42.08

8. Anthamatten Martin         1984 Suisse         2:43.34

9. Burns Billy                      1969 Suisse         2:43.38

10. Golinelli Nicola               1972 Italie         2:45.05

11. Havlicek Jan                   1979 Tchèque, Rép.  2:45.19

12. Owens Tom                    1981 Grande-Bretagne2:45.56

13. Rancon Julien                 1980 France         2:46.30

15. Dupont Jean-Christophe   1971 France        2:47.24

17. Bringer Patrick                1975 France         2:48.14

18. Symonds Joe                  1983 Grande-Bretagne2:48.42

25. Antolinos Fabien              1977 France         2:52.39

27. Gillet Alain                      1980 France         2:53.51

35. Rognon Alexandre           1980 France         2:55.42

37. Therisod Frederic            1967 France         2:56.25

39. Caballero Ortega Miguel  1982 Espagne        2:56.59

40. Clavery Erik                   1980 France         2:57.02

41. Padua Saul                    1967 Colombie       2:57.30

42. Rey Jean-Yves               1970 Suisse         2:57.48

43. Pianet Nicolas                1977 France         2:57.53

 


20/08/2012
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