/// Erik ... à suivre ... \\\

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Trail 56km du Golfe du Morbihan

Une semaine seulement que le Marathon des Burons c’est déroulé. Je n’ai pas couru depuis. Seulement deux entrainements vélo. L’un de 2h30, l’autre de 1h30, ils m’auront permis de récupérer et de faire tourner les jambes en profitant du beau temps de cette semaine de récupération.

 

La Course : Vannes, sur le Golfe du Morbihan. 56km pour 300m de dénivelé positif…Départ à 20h, avec un final forcément en nocturne.

Le parcours : Plat ! Beaucoup (trop ?) de goudron pour un trail ( !). Des paysages magnifiques au travers de la campagne et sur le sentier du littoral ouvrant sur des panoramas du Golfe. Quelques monotrace (sentier des douaniers), pas mal de piste et des portions de route.

Le temps : Chaud ! Soleil, chaleur puis nuit. Pas de vent.

Le matériel choisi : Trail Attack pour un parcours roulant, le POD de Suunto pour la distance, manchon de contention sur les mollets, short avec collant intégré, maillot sans manche collant, poignet pour la sueur, Suunto pour le temps (et la distance…), sac Ultimate avec boisson énergétique Maxim,  lunettes Julbo Trail et, frontale Petzl Ultra Belt (LE projecteur !) … casquette « flower style » !

Ravitaillement : 1 gel Maxim 3 doses, 1 banane, de l’eau plate et de la boisson énergétique Maxim (dans la poche à eau)…et pis c’est tout !

Stratégie de course : Avant : départ dans le groupe de tête pour voir les sensation puis aviser au fil de la course.

A 30’’ du départ : Départ très rapide pour tester d’entrée de course les forces en présence, en fait, au bluff vu que j’ai couru la semaine précédente !

 

Vendredi soir : Il fait beau à la maison, un petit barbecue est le bienvenu, nous invitons la belle famille. La soirée, tranquille, sera malgré tout bien arrosée, la belle sœur aidant !

Couché tard, le réveil du lendemain ce fait tranquillement après une bonne nuit…toujours trop courte !

 

Samedi 26 juin :

Petit dèj’, et nous prenons la route direction Hennebont chez nos amis qui nous invitent pour manger.

Une bonne pasta-party chez Marie et Ludo, Cycliste de talent et fan de Saez, nous en écoutons tout l’après midi !

A 17h, nous repartons de chez eux direction Vannes Port. Récupération du dossard après deux allers-retours à la voiture…il faut présenter TOUT le matériel obligatoire…à savoir :

Couverture de survie, téléphone portable, sifflet, lampe frontale et pile de rechange, pommade pour les pieds ( !!), brassard fluo, réserve d’1,5l et nourriture, carte d’identité…à se demander si ils marqueront pas bientôt les chaussures dans le matériel obligatoire !

 

Bref, je retire enfin mon dossard, et nous retournons à la voiture pour reprendre la route en direction du départ, qui est situé à Noyalo.

Sur place, nous ratons à deux reprises l’entrée au site…toute les autres routes étant bloquées…

Le départ s’effectue sur un pont, au milieu du village de Noyalo, autrement dit, 600 coureurs à déposer ici dans un espace restreint et sans stationnement…pas simple ! Mais nous y arrivons, et en prime, pas si loin du départ que ça ! Je me prépare, m’habille, prépare mes ravitaillements et brief’ Céline pour que tout ce passe bien sur les deux ravitaillements prévu sur le parcours.

19h30, le départ approche. Pas de sanitaires sur place, je cherche un recoin de haie pour m’alléger et être fin prêt pour le départ.

Quelques minutes avant le départ, bain de soleil sur le muret du pont où à lieu le départ…on peut dire que l’organisation, avec ce soleil, à fait les choses comme il faut ! Quel bonheur !

Le départ approche, le speakeur interview Damien Vierdet, je me faufile en première ligne.

Le speakeur en termine avec Damien, vainqueur en 2009, puis s’approche de Laurence Klein…petite interview rapide, et puis vient l’annonce du départ. Franck Mantel se retourne et me salut. Je ne l’avais même pas vu ! J’étais perché dans mes rêveries !

Quant à moi qui avait envisagé un départ prudent au chaud dans le groupe de tête, je vois Franck, Damien, 1 autre Adidas, qui s’avère être Romual De Paepe, un bon aussi ! Mais parmi les trois que je reconnais, deux d’entre eux (Frank et Damien), était avec moi la semaine passée au Marathon des Burons. Je cogite vite, le départ est proche…

57km, c’est très roulant, je joue à domicile…je sais que sur un enchaînement d’épreuve comme c’est le cas sur ces deux weekend d’affilé, je peux être très performant, je l’ai déjà été, notamment lors du Trail de Guerlédan en 2008 avec le 20km et le 50 le lendemain…Aller…c’est décidé…je pars d’entrée ! Au bluff, s’ils s’accrochent, alors j’ai toutes mes chances. Il ne reste qu’à espérer qu’ils me suivent !

L’élu du village se charge de prendre en main la corne de brume, et égrène les secondes.

20h : le départ est donné…je m’élance !

Pas de temps d’attente, dans le faux plat goudronné, je pars bon train. Seul Franck s’accroche.

Derrière Romuald et Damien sont plus prudent…dommage, ça n’a pas pris avec tous le monde !

Rapidement, nous prenons de la distance. Après quelques minutes et la traversée du village de Noyalo, nous retrouvons un chemin, je passe devant Franck et mène la danse. Plus aucune trace de nos poursuivants. Le chemin revient à la route, virage à droite pour une longue portion de goudron. L’allure est rapide, plus de 16km/h et je commence à regretter mon départ un peu kamikaze ! Franck souffle mais à l’air motivé. Allons bon, sur un malentendu, ça le fera peut être ! Je persévère dans notre folie !

Faux plat descendant, toujours sur le bitume, passage sous un petit tunnel, sous la route principale, montée de l’autre coté de la route, virage à gauche, je relance !

Encore quelques hectomètres et nous virons à gauche pour prendre un sentier. Celui-ci nous emmène bientôt à la cote.

Dans ce petit single entrecoupé de portion de route, Franck prend le relais. Nous en sommes à 20’ de course.

Enfin nous arrivons sur le sentier du littoral. Le panorama se découvre sur le Golfe du Morbihan. Vue magnifique avec le soleil qui se rapproche de l’horizon.

Je profite que Franck soit devant pour me reposer un peu derrière, conscient que ces efforts de début de course me seront certainement néfastes pour la suite. Tant pis…au punch !

J’ai repris le train devant Franck, quelques racines de pins, vigilance sur les appuis, et puis retour pour quelques mètres sur la route.

Après 100m de route, virage à droite, il y a une barrière, je saute le mur juste avant et reprends la piste. Franck m’imite quelques secondes plus tard…je lui ai pris sans le vouloir quelques mètres. Nous longeons une digue, je temporise et attends Franck, puis nous repartons ensemble après une traversée de route.

Un peu plus loin, nous arrivons sur une traversée de parc à huitre. Nous sillonnons les digues pour passer de l’autre coté. Au milieu des parcs, je me retourne et vois les deux « bleu et jaune » à une trentaine de seconde derrière. Avec quelques mètres d’avance sur Franck…je me décide enfin à être raisonnable et temporise. Franck revient sur moi juste après une écluse, il me passe devant, je ne peux le laisser partir seul…donc « contraint et forcé »…mais un peu volontaire quand même, je prends sa foulée.

Les jambes sont bonnes, la semaine de repos aura été bénéfique.

A la sortie des parcs nous traversons un parking. Franck est devant, je surveille derrière, mais ne peux m’empêcher de garder le rythme emmené par mon binôme du moment.

Nous retrouvons de l’autre coté du parking le sentier littoral, chaotique. Après 300m, grosse hésitation, balisage discret…nous tournons finalement à gauche…et c’est après 150 que nous retrouvons enfin une petite flèche au sol qui nous rassure. Nous relançons cote à cote.

Je reprends la course à mon compte, j’ai les jambes qui fourmillent !

Franck saute aussitôt, je n’attends plus, je pars à mon rythme. Virage à gauche, nous longeons la route. Des commissaires, un pointage volant, ils poinçonnent notre carton de pointage. C’est une bonne idée. Portion de bitume, retour sur un chemin, puis enfin la route où Céline m’a dit qu’elle serait.

Virage à droite, je poursuis sur un chemin blanc, avec Franck quelques mètres derrières. Je traverse un sous-bois, virage à gauche, j’en profite pour me retourner, la vue est dégagée. Franck est irrémédiablement lâché. Derrière, les deux « bleus » sont à un peu moins d’une minute, l’écart se stabilise.

Virage à droite, pour une longue ligne droite en faux plat montant. Je passe l’heure de course…je regarde la distance sur ma montre…16,5km !!! J’ai peut être été un peu rapide sur ce début de course ! J’espère ne pas trop avoir à en souffrir sur la fin !

Virage à gauche…et re-ligne droite sur cette large piste, entre bois et champs. Ca monte à nouveau légèrement, je profite de ne plus être en visu pour en remettre une couche ! Au bénéfice d’une légère courbe, je ne suis pas en visu !

Le chemin devient plus étroit, les appuis restent bon, je file toujours bon train.

J’arrive sur du bitume…un commissaire m’indique de prendre à droite. Je poursuis sur la route pour quelques mètres, puis une rubalise m’indique la gauche. Sortie du chemin quelques seconde plus tard, c’est une piste cyclable qui prends le relais, c’est relativement droit, je poursuis. Après quelques temps, je me retourne pour voir Romuald et Franck ensemble. Je poursuis sans plus me retourner…juste faire ma course.

Après de longue minute de solitude, je reviens petit à petit sur Noyalo où est placé le premier ravitaillement.

Nous revenons sur de la route, passons un talus et nous retrouvons sur le terrain de foot municipal

Je le traverse et me retrouve, de l’autre coté, sur la route. Une flèche orange au sol, je la suis. Un peu plus loin, un carrefour…pas de flèche, je cogite un peu, tourne, avance, fais demi-tour croyant voir une rubalise…se sont des ballons de baudruche creuvé qui pendent…je repars sur la rue principale, derrière, mes deux poursuivants pointent leurs nez tout proche…j’ai perdu près d’1’ ! Et puis un peu plus loin, malgré mon manque de sérénité, je retrouve enfin une rubalise accroché sur un poteau de l’autre coté de la rue. Ouf !

Je repars de plus belle, le ravitaillement doit être tout proche.

Je prends la rue à droite, je la reconnais, c’est celle empruntée lors du départ…elle descend directement en direction de l’arche de départ. J’arrive à grande foulée sur le ravitaillement. Juste à coté, Céline m’attend avec mon gel, une petite bouteille d’eau et une banane. Avant de la retrouvée, je passe au pointage, il faut biper ma puce fixée à ma cheville…le détecteur est sur la table ! Un petit jeu de jambe, le pied sur la table, la puce bip, on me dit d’attendre…quelques secondes et on me tend un gs pour être suivi en direct sur internet ! Ca, ce n’était pas prévu ! Et le problème, c’est que je n’ai plus de poche d’accessible et disponible ! Tant pis…je bourre avec le gel !

Je les laisse et retrouve Céline. Je lui laisse ma bouteille vide, mon gel Maxim 3 doses terminé, et j’empoche la bouteille pleine, le gel de remplacement et prends la banane dans ma main. Je repars aussitôt !

Encore du bitume, la portion est très longue. Nous remontons de l’autre coté du pont, rejoignons la départementale que nous longeons sur 1 très long kilomètre. Céline, dans la voiture, me double et me klaxonne. Je la retrouve un peu plus loin, sur le bord de la route, à me prendre en photo. Un peu plus loin, le fléchage nous fait sauter le talus pour nous retrouver dans un champ.

Brève incursion nature, nous retrouvons vite une piste cyclable qui longe la route que nous venons de laisser.

Derrière, un bleu se rapproche, il a lui aussi décrocher Franck. La piste descend, j’allonge ma foulée, je passe sous un tunnel, encourager par les quelques spectateurs et bénévoles présents, nous remontons de l’autre coté, parallèle à la route, puis la laissons pour continuer sur la route de campagne. Une envie pressante m’incite à m’arrêter. L’arrêt tombe à point, Romuald, maintenant très près, me reprend. Je repars avec lui.

Avec lui, un peu plus loin malgré tout, je peux voir Damien au niveau de Franck.

Avec Romuald, pas de discussion, à vrai dire, nous ne nous connaissons pas vraiment. Nous nous contentons de courir, l’un à coté de l’autre, en maintenant un bon 15km/h. Je regarde régulièrement la distance indiquée par ma Suunto, je commence à accuser un peu de fatigue générale, et nous n’approchons que le 30ème kilomètre.

Nous avançons dans un bon chemin, suffisamment rapidement à mon gout, puisque derrière, nos poursuivants ne reviennent pas. Et si je réussi à terminer devant Damien, je gagnerais encore quelques précieux points pour le Championnat de France.

A mes cotés, Romuald commence à se retourner régulièrement. Il a pourtant l’air à l’aise. Il attend en fait un éventuel retour de Damien…Heureusement pour moi…ce sera en vain !

Et puis après quelques minutes, nous débouchons sur un départemental, juste le temps de franchir un pont sur un chenal.

Surprise. De l’autre coté du pont, Céline est là. Une petite photo, quelques encouragements, et nous poursuivons. Pas signe de vie derrière nous.

Nous retrouvons un petit chemin au milieu des haies. Romuald et moi nous relayons. J’essaye de maintenir une bonne allure pour ne pas trop s’endormir et éviter un retour de derrière.

Quelques virages, quelques relances, beaucoup de minutes qui s’écoulent, les hectomètres qui passent sur le cadran de ma montre, et le soleil qui se cache derrière la haie. J’ai retiré mes lunettes de mon nez pour les mettre sur la tête, la visibilité se réduisant.

Je suis en deuxième position, quelques branches sont basses. Comme la semaine passée, je suis surpris par l’une, plus basse que les autres. Celle-ci accroche mes lunettes. Je me retourne rapidement, regardant par terre. Vite rappelé par l’épisode de la semaine passée, je lève la tête…mes lunettes sont encore restées accrochées à la branche !

Je les prends immédiatement et repars. Romuald m’a pris une trentaine de mètre, je repars sur un bon train pour recoller. Heureusement, juste après, une portion de route me permet de revenir.

De retour sur le sentier, je suis son train et essaye de récupérer de mon accélération. A ma montre, nous sommes toujours à 15km/h…la distance faisant, l’allure parrait de plus en plus soutenue !

Un peu plus loin, à l’approche du second ravitaillement, Romuald maintient son allure, mais il me prend mètre par mètre, et mes pieds commencent à être douloureux. Ma tendinite de la semaine passée s’est réveillée sur les longues portions de route, et maintenant depuis plus de 10 km, bien que je l’ignore, elle est bien présente. Mes doigts de pied sont également de la fête, mes deux gros orteils, à force de buter, commence à me lancer.

Romuald s’en va donc, je le laisse partir. Nous sommes au 36ème kilomètre, il me reste 20km pour rallier seul l’arrivée. Il faut donc que je temporise dès maintenant pour garder une allure régulière jusqu’à l’arrivée.

Encore quelques minutes, la pénombre est de plus en plus importante. J’entends au détour du sentier un brouhaha juste devant. Des lumières ont été allumées, c’est le ravitaillement !

Céline m’encourage, Romuald repart juste.

J’essaye de faire vite, mais les commissaires demandent à vérifier le matériel obligatoire. Je retire mon sac et étale sur la table tout le matériel demandé lors de l’inscription. Je n’avais pas de brassard fluo, du coup j’ai pris le gilet fluo Asics.

On me demande de porter mon brassard, je revêts ce gilet. Je remballe tout mon matériel. Céline me tends mes ravitaillements, mais je ne peux plus rien avaler, j’échange juste ma petite bouteille d’eau contre celle, pleine, qu’elle me tend.

Avant de repartir, des commissaires, à la table de pointage, m’appel pour biper ma puce. J’y passe…ça ne marche pas, je repars. Alors que je pars, je me retourne, c’est Damien qui arrive !

Ce qui me rassure, c’est que le temps qu’il se fasse contrôler, j’ai une petite avance, mais il reste encore 15km avant l’arrivée, il va falloir que je maintienne un bon écart avant que la nuit soit bien noire, je sais qu’alors, avec mon projecteur sur la tête, j’aurais l’avantage d’y voir beaucoup mieux, un avantage d’autant plus important que le balisage n’est pas flagrant.

Je relance donc à bonne allure pour maintenir un écart suffisant.

Ma montre indique le 42ème kilomètre, passage au marathon. Je regarde le chrono…2h48’ !! Ce qui fait du 15km/h de moyenne…et au passage mon record officieux sur marathon ! … mais il me reste encore 14km !

Je longe le sentier côtier dans l’obscurité naissante. Quelques petites plages à traversées, des chemins à tracteur, de bons chemins blancs ou des singles un peu plus techniques s’enchaine. Quelques petites montées d’escalier de quelques marches, j’ai quelques hésitations par moment, mais progresse régulièrement.

J’arrive dans une zone urbanisée. Quelques propriétés en bord de golfe, et puis j’arrive dans une petite zone portuaire. Surprise. Romuald tourne en rond ! Effectivement, j’arrive à son niveau, le balisage reste introuvable !

Un chemin au plus près du Golf, je m’y aventure, pas de marque, je rejoins Romuald, puis dans le doute, nous remontons la route…et là, au fond, une rubalise ! Sauvé !

Nous repartons. Il repart devant, un bon kilomètre heure plus rapide. Je le laisse partir, mes pieds ne me permettent pas de le suivre, et l’accumulation de fatigue avec la course de la semaine passée commence à me peser. Mais je m’accroche à ma place et garde un bon rythme.

Nous laissons la route, tournons à gauche et retrouvons une bonne piste. Je maintiens une allure de 4’20’’ au kilomètre, me disant qu’à un petit 14km/h, mes chances de rester à ma deuxième place sont grande, d’autant qu’à cette allure, si je vois quelqu’un revenir je m’économise suffisamment pour repartir de l’avant.

Ma frontale me permet d’y voir comme en plein jour, et lorsque je me retourne, je ne vois pas la lueur de la moindre lampe derrière moi…qu’est il arrivé à Damien ? Perdu ? Gros coup de moins bien ? En tout cas, je suis rassuré de ne pas le voir aussi loin que je puisse voir.

La nuit est maintenant bien sombre malgré la belle pleine lune qui montre sa frimousse toute rousse.

Dans la nuit, plus aucun repère, juste une piste à suivre. A ma montre, les kilomètres passent très lentement, mais l’arrivée s’approche. Je sers les dents et progresse, impatient d’arriver.

Je débouche sur une route. Sur le coté, deux femmes crient au loin, interrogative « Damien ? »…je leurs dis qu’il ne doit pas être loin derrière, et suis le balisage pour une bonne portion de route.

Après quelques minutes, virage à gauche, de retour sur une piste blanche, éclairé par la lune, il me reste 4km. J’ai la désagréable impression de m’éloigner de l’arrivée, mais peu importe, je vois de temps en temps une rubalise qui me rassure un peu.

Je domine l’eau du golfe dans laquelle se reflète la lune, je contourne la presqu’il pour enfin me retrouver dans la bonne direction.

Mon ventre me lance, à la limite entre la crampe d’estomac et du point de coté, je m’arrête quelques secondes pour bien souffler, et puis repars.

Ma montre se rapproche des 56km indiqué…plus que 2km…ouf, dans 9 minutes tout au plus, je suis arrivé !

1.5km…et les lumières de Vannes qui me paraissent toujours aussi loin.

55km à ma montre…je vois au loin le pont de l’entrée du port de Vannes.

55,5km, je tourne à gauche sur un chemin juste avant la route, je me dirige vers le pont. L’arrivée étant de l’autre coté, je suppose qu’on traverse le pont pour rejoindre.

56km…je suis devant le pont…mais une flèche orange indique qu’il faut traverser la route !

Je me retrouve sur les quais à remonter en direction du centre de Vannes. Je croise quelques personnes qui ne manquent pas de m’encourager. Je lance mes dernières forces dans la bataille, plus par hâte de clore enfin ma première moitié de saison un peu tumultueuse que par inquiétude d’être rattrapé. Je sais que la ligne franchie, des vacances sportives m’attendent pour quelques semaines avant la reprise des entraînements. Et depuis quelques kilomètres, c’est ce qui me motive avant tout, après le fait d’avoir une nouvelle fois rempli le contrat que je m’étais fixé.

Maintenant, il me reste à faire le tour du port de Vannes pour rejoindre l’arrivée, il n’y a aucun signe de vie derrière moi, la deuxième place m’est donc acquise.

J’arrive sur les quais éclairés, éblouissant tous les passants avec mon projecteur sur le front !

J’arrive au bout, fait le tour des quais puis revient vers l’arrivée, plus que 300m…et c’en est terminé !

Encore quelques encouragements, quelques foulées à taper des pieds sur les pavés. Mes pieds souffrent, mais ils seront bientôt tranquilles.

L’arche d’arrivée est en vue, je m’y dirige, et puis ça y est, délivrance, elle est franchie.

Je boucle les 56km en 3h57’. La course aura été rapide, ce qui est normal vu le parcours très roulant et les longues portions bitumés, le tout accompagné d’un départ très rapide.

Je suis officiellement second, Romuald est arrivé depuis 4 bonnes minutes.

Je suis épuisé. Epuisé par la course de 56km. Epuisé par le peu de sommeil de la nuit passée. Epuisé par l’enchainement des deux courses en deux weekends successifs. Mais maintenant, je vais pouvoir laisser mon corps récupérer pour le prochain mois.

Laisser ma tendinite qui me lance au tendon d’Achille se résorber. Laisser ma pubalgie définitivement me laisser tranquille. Laisser mes pieds se reposer, mes ampoules cicatriser, mes ongles d’orteils sauter ( !!)

Maintenant, il me restera deux gros objectifs de fin de saison que sont le trail de la Cote d’Opale le 19 septembre, ou il va me falloir trouver du monde pour m’assister, et les Templiers le 24 octobre, gros objectifs de l’année avec une préparation spéciale !



13/07/2010
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