/// Erik ... à suivre ... \\\

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2 juillet 2006 : IronMan Zurich

De nombreux mois que j'attends ce moment, que je me prépare pour cette compétition. L'IronMan de Zurich est mon objectif 2006.

Pour cette compétition, je suis allé faire des stages en solitaire du coté de l'Espagne, et dans les Pyrénées. Mes vacances et mes week-end y ont été consacrés. Bref, comme tout athlète passionné du triple effort et particulièrement de la distance Ironman le sait, c'est beaucoup de sacrifices à l'égard de la famille, de l'argent et du temps passé. Un gros investissement pour ajouter une nouvelle page à sa carrière sportive et à sa vie tout simplement.

Donc le décompte est déjà commencé depuis quelques jours.

Vendredi 30 juin : J-2

Bien entendu, j'ai pris une journée de congé pour préparer mes affaires, mon vélo et tout le barda habituel.

Les sacs prêts, le vélo dans sa housse, nous prenons la route, mes parents, mon amie et moi, en fin d'après midi pour 900 km à travers la France et la Suisse. Peu d'autoroute mais circulation fluide.

Pause de 4h pour bivouac près d'un canal en Bourgogne.

 

Samedi 1 juillet : J-1

Nous arrivons à Zurich City vers 11h du matin…Après quelques détours dans la ville, nous trouvons difficilement le seul camping de Zurich. Situé au bord du lac, nous nous y installons au milieu des nombreux autres IronMen de tous pays débarqués ici avant nous. Plantage de tente et montage de vélo avant de se diriger vers le retrait des dossard.

Le mien porte le numéro 12 ! Eh oui, c'est un dossard de Pro ! Pour quelles raisons ? Motivé après Hawaii '05, je voulais tenter l'expérience…pour le fun ! Mais aussi parce que Hawaii, deux fois de suite ( 2004 et 2005), a représenté un gros coût financier, et pour ne pas risquer de décrocher une possible qualif' en groupe d'âge, s'inscrire en Pro était la meilleure solution. Et puis il faut bien l'avouer, arborer un dossard Pro … ! Donc pour moi, l'enjeu est simple : faire une belle course, m'accrocher et me classer le mieux possible au général.

Donc retrait du dossard, avant de visiter rapidement les stands et rentrer à la « maison », notre tente dans le camping.

Mes parents partent faire quelques courses, quant à moi petit tour vélo, une dizaine de kilomètres pour repérer une partie du parcours, notamment la fameuse « Heartbreak Hill ».

Juste après cette petite virée, je pars mettre mon vélo à sa place dans le parc au bord du lac. Avec mon statut de Pro, j'ai le privilège de déposer mon vélo au milieu de ceux des « vrais pros ». Je pose ma monture contre le poteau marqué d'un numéro « 12 » d'un coté, « 5 » de l'autre. Poteau qui n'aura pas porté chance puisque le pro en face de moi n'est autre que … René Rovéra, qui sera contraint d'abandonner !

A ma grande surprise, le fonctionnement diffère des autres IronMan puisqu'il n'y a pas de tente pour se changer, pas de sac à poser. Nous avons nos affaires directement au pied de nos vélos. Je demande tout de même confirmation à un bénévole. Il confirme. Je garde donc mon sac de transition avec moi en attendant le lendemain pour le déposer auprès de mon vélo.

De retour du parc, je vais trottiner une vingtaine de minutes pour me dégourdir les jambes après nos 12h de voiture.

La journée touche à sa fin, la compétition approche, un dernier repas de pâtes avant de regagner la tente pour une dernière mais courte nuit de sommeil. En effet le camping-car voisin diffuse France/Brésil et des Italiens chantent à tue tête des « Allez la Fwance !! »…Sympa…mais quant à moi la journée de demain sera longue et j'aimerais bien dormir ! Peine perdue…Heureusement, pas de prolongation…Je peux enfin prétendre m'assoupir…mais la pensée de la course reprend le dessus et finalement, c'est à 1 heure du matin que  je m'endors !

 

Dimanche 2 juillet : Jour J

Réveil : 5 heures du matin ! 4 heures de sommeil…rien de grave, ce n'est pas la dernière nuit la plus importante. Un gros petit déj' rapidement pris dans la voiture, puis nous prenons le chemin du parc pour ma première compétition avec le statut de Pro !

J'arrive dans la partie du parc réservée aux Pros. J'y retrouve mon vélo. Je profite du privilège de disposer de beaucoup plus de place que les 1800 autres concurrents « amateurs ». Nous ne sommes plus que 2, sur les 22 athlètes qui ont des dossards préférentiels, à être encore dans le parc. Effectivement, les autres sont déjà partis pour rejoindre le départ et s'échauffer. Il n'est pourtant que 6h15' ! Je prépare tranquillement mes affaires à coté de ma monture. Tout y est, mes chaussures vélo et course à pied, mon dossard, mes maillots, mes chaussettes, mes lunettes, mes ravitos… Tout à l'air ok.

Je vérifie tout mon matériel une dernière fois, puis prends ma combinaison, mon bonnet marqué du chiffre « 12 », mes lunettes avant de sortir du parc.

Mon père m'accompagne vers la plage de départ, située à quelques 150m du parc vélo. Arrivé sur place, je me mouille avant de rejoindre la ligne sur la plage, tout en espionnant les autres Pros et les suivre, dans l'éventualité d'un départ décalé. Je les aperçois tous dans l'eau, regroupés, devant la masse des « age group ». Je décide de les rejoindre et de les imiter pour ne pas avoir de surprise. Effectivement, alors que tous les concurrents groupe d'age restent sagement sur la plage derrière une rubalise , les pro commencent à nager quelques mètres dans le lac. Je les suis comme leurs ombres. Nous sommes déjà 50 mètres devant la plage, et effectivement je m'aperçois que notre départ est décalé. Je suis tout heureux de pouvoir vivre ces quelques instants de « pro », sans bousculade, juste derrière René Rovéra, Christoph Mauch (double vainqueur ici à Zurich) sur la droite, bref, entouré de triathlètes qui figurent parmi les plus grands noms de la distance IronMan…Je profite pleinement de mes derniers instants de privilège avant de me retrouver au milieu de la meute des « anonymes ».

7 heures : Coup de tonnerre, le lac prend vie, l'eau s'anime sous l'impulsion des bras et des jambes des triathlètes partis pour de longues heures. Les pros me distancent rapidement bien sûr, et les premiers groupe d'age partis quelques mètres derrière ne tardent pas à me rattraper. La bataille commence mais ce n'est pas la mêlée habituelle. La première bouée approche rapidement. Je me sens bien. A l'image de mes derniers entraînements, je trouve de bons appuis. Je m'applique à privilégier l'efficacité plutôt que la fréquence. J'essaye de prendre des pieds et de m'accrocher à leur sillage. Première bouée passée nous nageons maintenant parallèlement à la rive. Je prends bien mes repères pour prendre un cap direct sur la prochaine bouée et éviter tout trajet superflu. Passage à la bouée, quelques échanges de coups avec les voisins sous l'effet entonnoir, puis direction l'arrivée pour terminer notre première boucle. J'ai l'impression que la natation passe vite, d'ailleurs, l'île est rapidement là. Nous devons en faire le tour pour repartir pour une deuxième boucle. A ma montre, 27'. Je sais que la deuxième boucle est un peu plus longue, mais je suis heureux. Ce temps de passage signifie que mon objectif fixé à 1h05' s'annonce réalisable. Je continue à allonger. Je reste au niveau d'un autre concurrent pour garder le rythme. Cette ligne droite parait longue, mais nous voilà bientôt à la bouée. Nous enchaînons maintenant sur le parcours de la première boucle. La dernière bouée arrive rapidement aussi, je suis bien. Au passage, je jette un œil à ma montre, mes repères m'indiquent que je vais passer sous les 1h05'. Je suis maintenant impatient de sortir de l'eau pour voir mon temps final. L'arche d'arrivée est proche, plus que quelques mètres. J'aperçois ma mère sur la berge. J'essaye de lui faire signe. Après plusieurs essais, elle me voit enfin, surprise de me voir sortir aussi tôt.

Top ! Je sors maintenant de l'eau : 1h02' ! J'ai 8' d'avance par rapport à mon habitude. L'Ironman commence bien, je suis tout à fait dans mes prévisions.

J'arrive à mon vélo. Il est maintenant tout seul. Les autres Pros sont bien meilleurs en natation, mais je le sais. Je me change rapidement, un peu déstabilisé par l'organisation de la transition différente des autres IronMan. Rapidement je repars avec mon vélo et sors du parc en 340ème position, soit prêt de 400 places de mieux que d'habitude… Tout s'annonce pour le mieux. Je suis motivé, je me sens bien, et je sais qu'en France, mes copains suivent la course sur internet. Je commence donc ma traditionnelle remontée, et dès les premiers kilomètres, je commence à doubler les autres concurrents, parfois esseulés, parfois en groupe. Habitué à ce type de départ ou je double continuellement, j'en oublie une chose importante, qui me sera préjudiciable…je suis sorti plus tôt de l'eau et j'ai donc moins de cyclistes à doubler que d'habitude. Je pars sans m'en rendre compte sur un régime peut être un peu trop rapide pour 3 boucles de 60 bornes. Mais les kilomètres défilent. Je double mon ami Marc Védrinelle que je n'oublie pas d'encourager au passage.

Marc que j'avais rencontrer pour la première fois à Francfort, puis à Hawaii 2004 avant de le retrouver à Hawaii 2005.

En milieu de parcours, je suis surpris par une côte qui m'apparait bien plus longue que prévu, avec environ 7 kilomètres d'ascension à 4/5%…mais j'arrive au sommet et je sais à quoi m'attendre aux prochains tours.

Le retour sur Zurich se fait bien, malgré une nouvelle bosse plus facile celle-ci. Mais avant de clore cette première boucle, nous avons « Heartbreak Hill » à vaincre. Cette rampe de 1 kilomètre à environ 8 à 10% est rapidement avalée pour ce premier passage. En haut, ma mère m'annonce que je suis à la 100ème place…Effectivement j'ai vite remonté…peut être un peu trop vite…

Je continue mon effort. Je passe au 60ème kilomètre sur les bases de 4h45'…j'en suis plus que satisfait, je me sens bien ! Le début du 2ème tour va vite aussi, jusqu'à la difficulté de mi-parcours, que j'aborde en compagnie d'un groupe. Nous montons la côte sur un bon train avant de basculer et de retrouver des allures plus vives. Le retour sur Zurich est rapide, nous nous dirigeons une 2ème fois sur « Heart breakhill ». La côte est déjà plus difficile à digérer, surtout avec les 110 km dans les jambes. Mon père m'annonce 50ème au pied de la bosse. Au 120ème, je suis sur les bases de 4h50'. Je repars donc derrière un groupe pour 20km de partie roulante. J'entame alors une partie de cache cache avec ce groupe. Je le double, il me repasse jusqu'à ce que, fatigué par ce manège, je décide de rester à une quinzaine de mètres derrière.

Je note avec satisfaction qu'à l'intérieur de ce « paquet », les 5m d'écart obligatoire sur cette épreuve sont respectés. Nous arrivons vite à la dernière ascension de 7 km. Dès les premières pentes, je commence à ressentir la fatigue due à mon départ vélo trop rapide. Heureusement, je me suis ravitaillé correctement durant tout le vélo , ce qui limite ma « décadence ». La majorité du groupe me lâche lors de l'ascension, je ne les reverrais d'ailleurs plus. Le sommet arrive enfin. Il reste malgré tout une trentaine de kilomètres. J'ai maintenant l'impression d'être scotché à la route, mais je reste motivé et je positive. Une grande descente me permet de récupérer un peu. Passage dans Zurich direction « Heartbreak Hill » pour une dernière ascension. C'est pas l'enfer mais ça y ressemble ! Pour puiser le moins dans mes réserves en prévision de la course à pied, je mets mon plus petit braquet. En haut, je souffle et m'arrose. Ravitaillement liquide et solide avant de redescendre pour rallier l'arrivée. Le parc approche rapidement, je passe devant le camping, à 2 km du parc à vélo. Au bout de la ligne droite, une grande arche annonce la fin de la partie vélo. Je regarde ma montre…moins de 5h de vélo ! 4h58', je suis satisfait, je viens presque de confirmer mon épreuve hawaiienne de l'année passée !

Je déboule en trombe à l'entrée du parc, saute de mon vélo et cours pour traverser le par cet rejoindre mon emplacement pour y déposer ma monture « alu-carbone ».

J'effectue un rapide changement. J'avais pris la décision de me changer complètement. Je retire discrètement ma tenue vélo pour enfiler celle d'athlétisme à l'abri des regards…surtout celui des arbitres, derrière une banderole puisque aucune tente n'est mise à disposition. En tenue de course, j'enfile ma casquette et sors du parc à allure convenable après 6h04' de course, je suis très heureux d'être quasiment dans mes meilleurs prévisions malgré une fin de vélo difficile.

Petite rampe dès le début du parcours, mon allure est coupée mais ça repart aussitôt. Je prends mon petit rythme régulier, tout va pour le mieux. J'ai toujours l'espoir de m'accrocher à mes 9h00.

Premier ravitaillement. Je trottine bien, je prends au vol un gobelet « comme un pro », c'est à dire sans m'arrêter, j'arrive même à boire quelques gorgées en courant ! J'en attrape un second qui, lui, finira sur ma tête en guise de rafraîchissement.

Je m'éloigne de ce premier ravito. Le premier kilomètre me parait long. Malgré tout, je passe à la première borne en 4'13''…j'en suis heureux, pile 3h00 au marathon, mon objectif…

Malgré des sensations moins agréable qu'à l'habitude, je suis soulagé et motivé par ce premier pointage.

2ème kilomètre, 4'10'', toujours sur mon allure de 3h00. Tout va bien. Je décide de ne plus me préoccuper de mon chrono et de garder ce rythme. Je passe le 2ème ravitaillement comme le premier, en prenant 2 ou 3 gobelets au vol, et en m'hydratant au mieux. La foulée n'est pas aussi jolie que lors des grands jours, mais j'avance et je m'en satisfais. Le premier tour passera assez bien. J'enchaîne les kilomètres, les ravitaillements également, peut être trop vite. Sans m'en rendre compte je néglige mon alimentation. Passage à la fin de la 1ère des 4 boucles : je regarde mon chrono…juste au dessous de 45' ! Excellent, je suis encore juste sur les bases que je me suis fixées ! J'entame le deuxième tour confiant. Prenant conscience de mon erreur, j'essaye de me rattraper et je m'arrête maintenant au niveau des bénévoles pour prendre le temps de manger bananes et gels. Mon allure commence légèrement à faiblir, mais j'avance toujours correctement. Mauvais signe : la première femme, que j'ai doublée à vélo, est revenue sur moi. Nous passons le tour à jouer au yo-yo. Fin de la 2ème boucle : je suis encore devant la première femme.

Ca y est, voilà maintenant la moitié de mon marathon effectué…la moitié… « encore une moitié » là ou d'habitude je me dis… « plus qu'une moitié »…Je regarde ma montre, elle indique 1h35', je viens de boucler un beau semi…ma plus belle première moitié de marathon sur les 5 Ironman que j'ai terminés jusqu'à présent. Mais peut être un tournant pour ma course. Pour la première fois, je commence à être « négatif » au 21ème kilomètre alors que d'habitude c'est là que je « rentre dans la course ». Peut être un indice pour la suite ?

Je repars pour mon troisième tour. La foulée est de plus en plus rasante. Maintenant, voyant mes forces m'échapper, je m'arrête de plus en plus aux ravitaillements. Impatient même d'arriver au prochain. Je prends mon troisième bracelet…encore un et j'aurais bientôt terminé. Mais je suis dans le rouge. Maintenant, la première femme prend le large. Je suis lourd, c'est un véritable chemin de croix qui commence. Le troisième de la course me double, avec un tour d'avance, je réussis à rester dans sa foulée. Je m'accroche, je n'ai pas encore marché. Il me faut continuer à courir…ne jamais marcher. Jamais marcher.

Au 27ème, ma foulée est rasante, très rasante…trop rasante ! Un pavé qui dépasse sur le trottoir…je me retrouve à plat ventre ! Je me relève sans mal. Le troisième de la course ne m'a pas attendu !

Je repars, la foulée toujours aussi lourde. Je fais le décompte des kilomètres qui me séparent de l'arrivée, 15 … 14 … 13 … Que c'est long ! Le trentième kilomètre. C'en est trop ! Je ne peux plus courir, je marche…je vacille…je n'arrive plus à marcher ! Je m'assieds sur une rambarde basse…je ne tiens même plus assis ! Mon père arrive à ma rencontre, il s'impatientait de ne pas me voir arriver. Je suis debout, je n'avance plus, il arrive à mon niveau. A ma vue, pas besoin d'explication, il comprend que je suis à bout. Je lui lance malgré tout un « j'en peux plus ». Je m'effondre par terre. Assis…puis allongé sur le bord du circuit. Les autres athlètes, si difficilement doublés tout à l'heure, me repassent maintenant les uns après les autres. Je « range » mon bras pour ne pas me le faire écraser. Je suis dans les vaps. Ma tête tourne. Je reste dans le « coltar » pendant plusieurs minutes, mon père à mes cotés. 1000 km de route pour leur offrir ce spectacle ! Et moi, je pense…tant de mois d'entraînement pour une telle déchéance !

Je ne dois pas être beau à voir, mon père me lance même : « arrête si tu te sens pas… »

Arrêter… arrêter…je n'ai pour l'instant jamais arrêter. Arrêter, ça ne m'était même pas venu à l'esprit ! Comment pourrais je arrêter ? Et puis j'ai une médaille et un tee-shirt à aller chercher ! Arrêter…non…ça, JAMAIS ! Ses paroles m'ont fait l'effet d'un électrochoc ! J'ai rouvert les yeux, je me suis assis, j'ai soufflé, je me suis relevé, et comme réanimé, j'ai recommencé à marcher. Sans vaciller cette fois. Arrêter ? Alors que j'ai encore tant de temps pour rallier l'arrivée ? Au pire, même en marchant, j'arriverai. Alors je continue !

Je marche d'un pas décidé pendant quelques dizaines de mètres. Me sentant mieux, j'esquisse même quelques foulées. Evidemment, pas celle des grands jours, mais c'est quand même de la course. Je progresse à environ 10 km/h, c'est bien. Désormais sans motivation pour réaliser un temps, étant maintenant déjà bien trop loin de mes objectifs, je me contente de garder cette allure pour rejoindre l'arrivée. Me voilà de nouveau sur pied, prêt à terminer mon dernier tour sans m'arrêter. Je passe une dernière fois au niveau de l'arrivée pour entamer la dernière boucle. Je poursuis à mon train, m'arrêtant à chaque poste de ravitaillement. Je repasse une dernière fois aux endroits où j'ai souffert au tour précédent. Je me surprends même à me sentir à l'aise sur cette dernière boucle. Ne voulant pas risquer une nouvelle défaillance, je n'accélèrerai pas. Je prends mon dernier bracelet. Ca y est, l'arrivée est maintenant plus proche que jamais. Il reste 5 kilomètres. Je profite de mon Ironman jusqu'au bout. Je me surprends à doubler des concurrents, qui à leur tour essuient une défaillance…la mienne est passée : dernier kilomètre, je suis soulagé, bientôt le calvaire sera terminé. Dernier virage, je me retrouve face à l'arche d'arrivée. Je stoppe ! J'en profite, c'est la première fois que je prends mon temps pour arriver. Je vois mon amie et mes parents, j'esquisse un mouvement de victoire avec un sourire, bien que loin de mes espérances, et je repars doucement sur ma dernière ligne droite.

9h52', 131ème, c'est ce qu'affiche le tableau électronique de l'arche à mon arrivée. Ca y est j'ai terminé. J'ai une nouvelle fois, avec bien des difficultés, réussi à vaincre l'Ironman…bien que celui-ci ne m'ait pas ménagé. Je n'oublierai certainement pas ma première expérience Pro !

Un bénévole me remet ma médaille, cette médaille qui m'a poussé à terminer. Puis ce même bénévole m'invite sous une tente pour me proposer à boire… « Water or beer ? » …(beer sans alcool bien sûr !) Allez, c'est jour de fête … « oh beer please !!! »

Il me l'apporte et me quitte pour accueillir d'autres Finishers.

Je rejoins dehors mes parents pour un débriefing à chaud sur cette compétition maintenant terminée. De la déception bien sûr, mais de la joie également. Je leur laisse ma bière pour rejoindre la tente de massage…

Je savoure cette agréable récompense puis je sors récupérer mon vélo et nous rejoignons le camping pour une douche bien méritée.

Après une bonne mi-temps récup', la journée se termine sur la « finish ligne » pour accueillir à grands renforts d'acclamation et dans une chaude ambiance les derniers concurrents dans la nuit jusqu'à 23h, temps limite.

 

Lundi 3 juillet :

Réveillé de bonne heure, nous démontons la tente, rangeons nos bagages et quittons le camping pour rejoindre la « Award party » à quelques kilomètres de là.

Nous y mangeons et profitons des premiers podiums. Le temps passant, nous décidons de reprendre la longue route du retour. Je n'avais pas envie d'assister à la remise des slots, après une telle déception chronométrique. Même si le hasard m'avait ouvert les portes d'Hawaii, je ne souhaitais pas y aller, ne pouvant assurer financièrement un tel budget. Donc pour cette année…Hawaii ne sera qu'un rêve…et je ne le suivrais que de loin !

Quant à moi, la saison s'achève, à moins que je ne me décide pour les France longue distance à Gérardmer. Pour ce qui est de l'Ironman…l'année prochaine peut être…

 

 



12/07/2006
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