/// Erik ... à suivre ... \\\

J'étais parti pour faire entre 1h12' et 1h13', pari plus que réussi. Au final, 1h11'21'', mais pas sans difficultés !

Pour commencer la journée, debout 6h40 nouvelle heure (soit 5h40 vue d'hier)…on n'a pas idée de se lever si tôt un dimanche ! Bref, prépa, trajet, arrivée sur place, retrait du dossard, le tout par une fraîche température et sous une petite bruine fine. La voiture juste devant l'arrivée, 35' avant le départ, je me décide enfin à me changer pour partir m'échauffer une quinzaine de minutes.

Dix minutes avant le départ, je me faufile en premier rang sur la ligne de départ. Dix minutes à attendre le starter dans le froid. Grrrrr !

Je vois passer Christophe (Gautier) qui se dirige vers le sas des privilégiés situé sur une voie parallèle. Je l'interpelle, il me dit vouloir faire 1h12'30''. Bien ! Je pourrais calquer ma course sur la sienne, il a l'expérience de ce genre de distance, alors que pour moi c'est une première. Yann m'a donné comme consigne de partir sur des bases de 3'20/3'25 au kilo.

Top départ. Je slalome entre les concurrents qui se sont glissés devant moi. Après 300 mètres, je retrouve ceux partis dans la voie parallèle. Christophe est devant, je garde mon rythme.

Je regarde ma montre. Dommage ! Je ne l'ai pas déclenchée, j'appuie à nouveau sur le bouton, le chrono ne démarre toujours pas. Tant pis, je pars à l'aventure, sans autre référence que mes sensations.

Après 1 km, j'arrive au niveau de Christophe et l'encourage. Il me répond « finalement je pars pour 1h16 ! ». Ok, il n'est pas bien, je continue ma route. Nous sommes a peu près dans les 25/30 premiers de la course.

Entre le deuxième et le troisième kilomètre, je raccroche un groupe de 6/7 gars. Etonnement, devant, il n'y à que 4 coureurs ! Un Kenyan déjà loin devant, et 3 autres intercalés. Malgré tout, je suis très à l'aise. Je me surprends à « piétiner ». Je prends mes précautions, je reste bien calé dans la foulée de mes adversaires. Petite pensée pour Yann, qui me rappelait d'être à l'aise  jusqu'au 12/15^ème kilomètre.

Longue ligne droite le long du tram. Les kilomètres passent. Au 5^ème, les coureurs du 10 km, partis en même temps que nous, bifurquent à droite, nous à gauche. Je passe là en même temps que les premiers du 10 ! Décidément c'est un grand jour ! Du groupe, on ne se retrouve plus qu'à deux. Les autres ont décroché. Le seul qui reste se tient derrière moi. Il ne quittera quasiment plus cette position jusqu'à l'arrivée !

Je me retrouve ainsi 5^ème au premier quart du parcours. Je regarde ma montre, elle m'indique 16'30'' environ, soit un chrono de moins d'1h10 ! Soit je vais me prendre un gros coup derrière les oreilles, soit je suis vraiment très bien !

A partir de là, je cours tous seul, le bruit d'une foulée juste derrière et un autre concurrent 100m devant. Il fait froid, il bruine toujours, mais tout va bien. Les kilomètres défilent. Pour me motiver, je pense au Championnat du Monde de cross au Kenya diffusé la veille à la télé. J'essaye de m'en inspirer !(mais pas au même niveau !) Arrivé au bout du quai, 10^ème kilomètre, demi tour. Le temps, je n'y pense même pas ! Retour sur la route pour retrouver le Pont de Pierre, le « casse patte du parcours ». Vers le 12^ème, avant d'arriver au Pont, j'accélère très légèrement, toujours très bien, passant d'une foulée aérienne à une foulée plus en fréquence, je prends une vingtaine de mètres sur mon binôme. Passage du Pont, les jambes sont gelées, mais je ne ralentis pas. Malheureusement, ce qui me pose problème depuis le 10^ème kilomètre, c'est un ventre qui me torture, m'obligeant par moment à me plier en deux. Les spasmes se renouvellent à partir du pont, mais je ne lâche rien. 13^ème kilo, je passe sur les bases de 1h10', toujours dans le rythme. 14, 15^ème kilomètre. Je maintiens mon adversaire direct à distance, derrière, personne en vue, tout va bien. Les douleurs se rapprochent, en plus de cette envie de vomir, bref, tout va bien, reste plus que 5 kilomètres. 5 kilomètres de calvaire mais 5 kilomètres quand même ! Virage puis virage puis encore virage, 19^ème kilomètre, on rejoint l'artère principale pour 1,5 kilomètre de ligne droite. Mon « adversaire » me rattrape, reste juste devant pendant 1 kilo puis s'enfuit pour finir 11 secondes devant moi avec une 5^ème  place. Pour ma part je termine 6^ème, une place même pas imaginée au départ! 6^ème sur plus de 1500 au Semi-Marathon de Bordeaux, rien à dire. Un beau chrono très satisfaisant bien que persuadé d'avoir eu les 1h10' dans les jambes.

Et en point d'orgue, après une longue attente dans le froid à me tordre dans tout les sens sous les « pressions » que m'inflige mon ventre, je monte sur le podium (les 10 premiers), pour prendre un petit chèque ! Voilà une compétition bien amortie !

Alors pour ce temps, merci Yann ! (Et t'inquiète pas, un jour j'arriverai à battre tes temps ! Enfin j'espère !)

Yann sur semi : 1h10'44'' et sur 10 km : 32'03''

Moi sur semi : 1h11'21'' et sur 10 km : 32'05'' !

Bilan : L'élève et encore « loin » du talent de son Maître ! (Et le Maître prouve ses talents d'entraîneur…)