/// Erik ... à suivre ... \\\

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Course d'Orientation Flying...par mon père...

Stop ! Arrêtez !

 

De grâce arrêtons de jeter des fleurs. Les Flying Avent’hure vont prendre encore plus la grosse tête et risquent de finir par croire qu’ils sont au top.

Soyons honnêtes : ils en sont loin !

Revenons objectivement sur cette soirée de samedi. Qu’en restera-t-il dans nos mémoires d’ici quinze jours ?

           L’accueil ? D’habitude c’est un moment marquant avec les discours interminables du maire, de l’adjoint au sport, du conseiller général, du président des anciens combattants et du président de l’assoce qu’on subit debout, immobiles. C’est là qu’on en profite pour se lancer des vannes avec son voisin, on compare son matos, on fait le point sur les dernières compètes. C’est là aussi qu’on danse d’un pied sur l’autre avec une grosse envie de pisser qui peut plus attendre. Ca c’est des choses qui marquent ! Et bien samedi non ! Discours sobre, briefing rondement mené, même pas le temps de s’impatienter.       

           La carte ? Sans saveur. Aucune surprise ! La route est là où elle devait être, le chemin n’a pas été labouré, la ligne haute tension n’a pas été enterrée. On voit même où se trouvent les haies. C’est tout juste si les vaches sont pas dessinées ! On s’attend à trouver un ruisseau et qu’est-ce qu’on trouve ? Un ruisseau…

           Les balises ? Suffit de regarder la carte. Cercle rouge centré sur le bout du mur ? Tu vas au bout du mur et tu trouves quoi : une balise. Pas de recherche en désespérados dans un roncier qui réduit ton bel uniforme de raider en haillons. Pas de balise à l’angle opposé du bois où elle devrait être. Pas de balise kidnappée par le paysan grincheux. Insipide ! D’ailleurs c’est pour ça qu’avec ma coéquipière on a bâché après 18 balises…ça devenait monotone. (Pour être honnête faut dire aussi qu’il nous restait plus que 8’30…et que dans notre équipe y avait que nos gilets de sécurité qui réfléchissaient).

Et la traditionnelle balise douteuse qui permet de réclamer à l’arrivée, celle que t’as cherché pendant une demi-heure et qui te coûte à coup sûr le podium ? Hum ? Même pas ça à se mettre sous la dent !

               La soupe ? Pas un grumeau, chaude, rien à dire. Même pas le bon gag de la salière tombée dedans toute ouverte pendant la préparation et qui fait qu’on s’en souvient encore l’année suivante. Ben non ! Au lieu de tout ça, une soupe tout bonnement délicieuse elle aussi.

Ca partait d’un bon esprit de la servir dans des assiettes plutôt que dans des bols. C’est vrai qu’une assiettée de soupe brûlante que tu renverses dans le col d’un convive en te faufilant pour regagner ta place à table, ça met de l’ambiance. Raté ! Trop adroits ces raiders.

C’est sûr, dans 8 jours on l’aura oubliée cette C.O.

           Même la météo ! Ni trop froid ni trop chaud et avec juste le degré d’hygrométrie pour pas se déshydrater.

           Le terrain ? Un peu spongieux, pile poil comme il est recommandé pour éviter les tendinites qu’on se chope sur les sols trop durs. Et dire qu’on aurait pu avoir de l’eau jusqu’aux genoux ou surfer sur la poudreuse de la semaine précédente…histoire de marquer le coup !          

            Les résultats ? C’est sympa d’habitude. On attend un peu, en faisant ses propres comptes, en comparant avec les autres. Au bout d’une heure on a généralement un organisateur qui annonce un peu gêné que d’ici un quart d’heure ce sera bon. Et puis si on a un peu de chance on annonce ensuite une petite coupure électrique qui a effacé les données de l’ordi. On démarre alors sur un calcul à l’ancienne avec crayon et papier jusqu’au moment où, résultats terminés les organisateurs se rendent compte que tout les concurrents sont repartis.           

Samedi rien de tout ça ! Tu franchis la ligne, t’as pas le temps de dire ouf et on te tend ta fiche de résultats avec total de points, temps intermédiaires, moyenne horaire, consommation de calories, écart type avec le premier, coefficient de performance au vu de ton âge et de ton poids, calendrier des c.o. à venir et météo pour les quinze prochains jours.

            Et les organisateurs ? Pas un mot plus haut que l’autre, aux petits soins avec vous… et en plus avec le sourire. De quoi vous couper toute envie de râler… d’autant plus qu’il n’y a aucun motif pour ça.

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Mais heureusement ! Après la course, quand vous avez tous été partis, à une heure déjà bien avancée, en s’incrustant un peu, alors là !!! Là ça a envoyé de l’imprévu, de l’héroïque, du fait d’armes qui reste gravé dans les mémoires collectives.

On s‘est retrouvés volontaires pour aider au débalisage (on pouvait guère faire moins vu que Mr O. nous offrait le gîte pour la nuit chez lui) et là on a été gâtés ! Bagnole embourbée à 1h du mat dans le champ au bout du chemin de la 8. Episode Mac Gyver à la lueur des frontales. Fringues glissées sous les roues motrices pour l’accroche, équipière au pied léger au volant, équipier un peu bourrin au pare choc arrière les pieds dans la gadoue, le tout façon Dakar. Fesses serrées et après trois tentatives on s’extrait de la gangue et on échappe par la même occasion à une nuit à l’arrache dans l’auto.

De retour sur le bitume, arrivés à deux pas d’Aigonnay on découvre à un carrefour ce malheureux volontaire au débalisage qu’on baptisera Mr Dustin, pour préserver son anonymat,  et qui poireaute depuis un bon moment, l’air hébété, frontale sur la tête. Il a rendez-vous là avec Mr O…qui ne viendra pas ! Pourquoi ?

Simplement parce qu’après vérif sur la carte on réalise que Mr O. attend à un autre carrefour à deux bornes de là, près de la 2.

 

Enfin…il attend…il essaye surtout de faire démarrer sa voiture. Un peu nerveux le grand Mr O. a en effet explosé sa clef de contact et un composant en a giclé dans l’obscurité enclenchant une sécurité anti-démarrage. C’est ça la technologie…

C’est sur ces entrefaits qu’on déboule avec Mr Dustin dans nos bagages. Heureusement personne ne l’écoute quand il répète d’un air compétent qu’il veut un marteau pour taper sur le démarreur. Il a dû voir ça dans un film… ? On se rend compte qu’on a définitivement raison de ne pas l’écouter quand on le voit s’attaquer sauvagement avec une barre à mine… au filtre à huile qu’il prend pour le démarreur. Plus terre à terre on opte avec Mr O. pour une technique éprouvée à plusieurs reprises ensemble. Remorquage à l’ancienne en confiant avec complaisance à Mr Dustin le soin de faire les nœuds sur la corde. D’abord c’est sa spécialité et ensuite ça l’éloigne de la zone moteur où il commence à devenir comme qui dirait dangereux! Il est 1h30 du mat.et le remorquage providentiel ramène tout ce beau monde à la case départ, la salle des fêtes d’Aigonnay.

Là, compatissants, les préposés à la vaisselle et au balayage offrent un reste de vin chaud aux rescapés pour commenter les évènements confortablement.

Résultat : au lit entre 2h et 3h30 du mat. et encore en s’en tirant bien.

 

Alors en résumé voilà notre conseil pour l’an prochain : vous réservez votre week-end, vous venez faire la C.O., tranquille, puis vous mangez la soupe, cool. Et c’est là qu’il faut se montrer vigilent pour embrayer sur le plan « B ». L’air de rien vous vous attardez à table en laissant traîner un œil et une oreille du côté du staff technique. Faudra savoir être patient ! Mais à un moment où à un autre vous allez être récompensés et entendre les paroles magiques : « Bon, ben va falloir aller débaliser… » . Alors là soyez réactifs, précipitez-vous et proposez vos services. C’est le ticket pour l’Avent’hure, la vraie. Pour ça le Flying a le don, c’est inné chez lui.

Osez l’an prochain !… Sachant qu’une année ne fait pas l’autre. Qui sait ce qui vous sera réservé en 2010 ? Un chasseur à l’affût à la bécasse qui vous plombera les fesses avec son calibre 12 en vous prenant pour un lapin, un sprint à travers un champ de betteraves avec le molosse de la ferme voisine aux trousses, un bain de minuit dans les eaux tièdes du ruisseau, le bras désespérément tendu vers la 7 qui se balance au dessus de la berge opposée…

Avec les Flyings sachez rester « aware » !



19/01/2010
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