/// Erik ... à suivre ... \\\

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Défi de Guerlédan…weekend trail

Le récit des aventures de ce weekend ... :

Jeudi, triathlon de Châtellerault…c'est fait !

Samedi, trail de Guerlédan, 20km.

Dimanche, trail de Guerlédan, 52km.

A l'origine, pour cette semaine, seul le trail de 52 km était prévu. 20€ l'inscription, classique pour ce genre d'épreuve (bien plus abordable que les 360 € demandé pour un Ironman !). Et puis sur le bulletin d'inscription, il y a deux mois, lors de mon enregistrement, je vois un « Défi Guerlédan ». Une course de 20km en plus le samedi pour 5€ de plus !

Effectivement, le défi est trop tentant !

C'est parti, je m'y inscris ! Au pire, si je ne me sens pas capable de faire les deux, rendu sur place, je ne prendrais pas le départ du 20km !

Et puis les semaines passent, Trail de la Vallée de Chevreuse…surprise avec une 3ème place. Et puis quelques compétition, sur route, puis duathlon de Parthenay le 27 avril…et alors qu'à l'origine Céline et moi devions aller sur Châtellerault le 8 mai pour l'anniversaire de sa mère, j'apprends que le triathlon de Châtellerault et justement le même jour ! Plutôt que de faire un long entrainement seul, je décide d'y participer, puisque Céline y est tentée aussi. Un bon enchaînement !

Donc au final, me voilà à faire 2, voir 3 compétitions dans la semaine si je participe au trail de 20km…mais j'aime les Challenge !

« Trail », avec la prononciation à la française style « traille » ou bien à l'anglophone style « trèil »…pour moi, c'est la 2ème prononciation, en Bretagne, ca à l'air de se dire à la française…à moins que ce ne soit l'accent breton ???

Samedi 10 mai : Trail 20 km

Nous arrivons au lac de Guerlédan, à proximité de Mûr de Bretagne en début d'après midi, après avoir passé soirée et nuit de la veille chez ma p'tite cousine pour voir mon nouveau p'tit p'tit cousin.

Je prends mes 2 dossards dès l'ouverture du secrétariat. Numéro 28.

La première course n'est que 3 heures plus tard, départ 16 heures. On en profite pour filer faire quelques courses et acheter le précieux…régime de bananes ! (Pour mes ravitaillements !)

A notre retour, il reste encore presque 1h30 avant le départ, on se promène dans le parc de Bon Repos.

45' avant le départ, déjà beaucoup de participants sont prêt et se dirige vers le lieu de départ…je prends mon temps…

30' avant le départ, je me décide à me changer. Je prends pour le 20 km ma ceinture double gourde (gagnée au Trail de Chevreuse !) pour m'y habituer en vue de la course du lendemain.

Pour cette course du samedi, 20 km avec un passage sur le site d'arrivée au 13ème km et ravitaillement au même endroit.

 

Le départ se rapproche. On me site comme potentiellement favoris, suite à ma 3ème place à la 2ème manche du Challenge Salomon et suite à … ma 3ème place aux championnats du monde S2 à Lorient ! Où le speakeur a-t-il été chercher cette info…mystère ! (Bien renseigné quand même !)

Le départ est imminent, je suis en première ligne du départ. A côté, quelques gars au physique affuté…pour de la course sur route, reste à voir ce qu'ils donneront sur un trail de 20km…

Le départ est donné. Au bout de la ligne droite, il y a Céline qui me mitraille de photo. Je suis autour de la dixième place.

Après 400m, on retrouve la route pour une portion d'a peu près 2km de route en montée. Devant, ca m'a l'air de partir vite. Je ne peu suivre sans risquer de sauter. Au fil de la montée, je rattrape malgré tout quelques gars et me retrouve dans un petit groupe de 4. Devant, ils sont deux et ils avancent pas mal.

En haut, virage à droite et montée sèche sur la route que nous montons à peine à 7km/h. S'ensuit une traversée de champs toujours en montée pour rejoindre le haut de la colline et le sentier à travers la lande de la crête. Le décor est magnifique.

Ils sont toujours deux en tête, je suis dans les pieds d'un troisième, derrière, le peloton s'étire vite.

Je passe troisième au profit d'un saut de rocher et ne tarde pas à rattraper un des deux échappés, plié en 2 sur le coté du chemin. Il me semblait bien que c'était parti vite !

Après cette excursion dans les hauteurs de Guerlédan, nous retrouvons la route où 2 gars me rejoignent. Devant, à une trentaine de mètres, le premier (Olivier Le Guern), a bonne allure, mais il n'a pas de bidon…je commence à me demander s' « ils ne sont pas fou ces Bretons » !

Après 1 bon kilomètre de route, on retrouve un sentier bien boueux comme je les aime. Dans cette partie, je décroche définitivement mes adversaires directs. Passage à gué, chaussures trempées, mes pieds vont souffrir !

Juste après, une des principales montées. En point de mire dans ces parties montante, je vois Olivier gambader à son allure. Je le garde dans mon viseur et reste à distance, cherchant à le garder un maximum en ligne de mire.

Retour dans la lande. Saut de rocher, single track (vocabulaire technique ! ;-) ), descente technique, je me retourne, plus personne derrière, le trou est fait.

Second, je garde mon rythme sans passant en zone rouge.

L'écart n'est pas trop conséquent, Olivier devra bien se ravitailler au 13ème km, et je reprendrais du terrain sur lui puisque avec mes gourdes, je peux me permettre de ne pas m'arrêter.

La première boucle est presque terminée. On retrouve la route pour redescendre sur le site de Bon repos. De nombreux spectateurs nous encouragent tout au long de notre traversée du site. Juste avant le ravitaillement, un passage de rivière bien sympa nous oblige à remouiller nos chaussures, de l'eau jusqu'aux genoux.

Sortie de la rivière, un couloir long de plusieurs centaines de mètres le long duquel des spectateurs nous attendent se profile. Boosté par cette ambiance, j'entends qu'on m'annonce le premier à 40''…et qu'il fait aussi le défi !

Plusieurs scénarios se croisent dans ma tête.

- Soit le premier est vraiment imprenable, alors au final, j'arriverais avec maximum 1' / 1'30 de retard sur lui, ce qui n'est presque rien au vu de la course de 52km du lendemain. (Puisque je suis sur le défi, autant jouer sur ce tableau là !)

- Soit effectivement comme je le pense il est parti trop vite, il fait chaud et il m'a l'air léger au niveau de ces ravitaillements, alors il reste 7km de bon trail en forêt bien fatiguant et musclé pour qu'il ait un coup de moins bien et alors je pourrais sauter sur l'occasion pour prendre la tête.

Dans les deux cas, sur ce début de 2ème boucle je ne le vois plus et je ne me risque pas à partir trop vite. Je garde donc mon allure bon train en gardant une petite foulée (6km/h !!) dans les grosses côtes, parfois glissante, pour ne rien perdre. Je croise Céline qui en a profité pour faire la boucle de 7km en sens inverse pendant que je partais pour mes 12 premiers km. Elle m'encourage et me donne quelques infos…et m'encourage à m'alimenter ! Se que je fais sans problème.

Deux à trois fois, des bénévoles « perdus » dans la forêt m'annonce entre 40'' et 1' de retard…donc a priori, je ne perds pas grand-chose.

Je ne le vois plus devant, mais les chemins sont tortueux et ne s'y prêtent pas, alors pas de panique.

Sur les hauteurs, je me sens reboosté, il doit rester 4/5 km, je me décide à augmenter très progressivement et très légèrement le tempo.

Je progresse vite, dans les descentes, sans prendre de risque, j'arrive sur la dernière portion du circuit, un « single track » (j'vais finir par parler comme les pros !) bien technique avec relances, racines, monté/descente et tout ce qui fait d'un trail son charme.

Dans la dernière grosse difficulté du parcours, 200 à 300m de côte bien raid presque impossible à monter sans marché (quoi que ! ;-) ) et bien glissant, je vois un trentaine de mètres au dessus mon adversaire monter en marchant…moi je sautille.

En haut de la côte, l'écart est réduit. Il m'a vu. Mais dans la technicité du circuit, je reviens et recolle au bout de quelques mètres. Je suis juste derrière lui, peut être à cause de la pression, il manque de se tordre un cheville, heureusement rien de grave. Je suis bien, j'aimerais doubler, mais je ne peux pas, le sentier est trop étroit. La sono d'arrivée se rapproche de plus en plus. Je n'ai pas envie de terminer au finish, ne sachant les capacités de sprint d'Olivier. Je regarde devant lui pour dénicher le moindre bout de chemin qui me permettra de passer. A peine 300 mètre avant la fin du chemin, je me décide, je profite d'un endroit pas forcément plus commode que précédemment pour passer derrière un arbre, sauter un buisson, bref faire un doublé « à la Yankell » pour passer devant malgré l'accélération d'Olivier. Je ne sais pas trop comment j'ai réussi, mais je suis maintenant devant et je grandi ma foulée.

C'est une fin de course un peu folle, à fond dans un chemin très peu praticable, à slalomer entre les arbres, à sauter au dessus des racines, parfois les pieds dans la boue jusqu'aux chevilles, on arrive rapidement à la fin du sentier. J'évite de justesse une erreur de parcours qui m'aurait remis 2ème. On saute ¾ marche pour se retrouver sur la route, il reste 400 mètres, Olivier est deux mètres derrière. Pas la peine de réfléchir, je fonce à toute allure. Traverse le pont du canal de Nantes à Brest, Plein de monde nous encourage, c'est énorme. Je sens que je creuse l'écart. Je me concentre pour ne pas faire d'erreur de parcours, ne connaissant pas l'arrivée. Un organisateur me signale enfin que je peux tourner sur un pont, il reste 150 mètres avant l'arrivée. Un bref regard derrière, l'écart est fait, peut être 15 mètres, mais c'est suffisant. Les derniers mètres dans la boue, je retrouve des sensations de cross-country hivernal, sous le soleil et la chaleur bretonne.

Dernière ligne droite, le speakeur est surpris de me voir débouler premier…moi aussi. J'en suis bien heureux, peut être l'impression de revanche d'un certain trail dans le Vignoble Nantais !

Bref, c'est premier avec (seulement) 8'' d'avance sur mon second (du Défi aussi), que je franchi la ligne pour retrouver Céline qui me « flash » (photo !) à l'arrivée.

Première étape du défi accomplie avec réussite, il est maintenant temps de se reposer pour les 53km du lendemain.

Les podiums terminés, nous partons prendre nos douches puis revenons sur le site manger puis investir notre hôtel sur roue (Fiat Scudo…). Au programme, massage, chaussette de contention et … film « American Pie » (Y'a même la télé dans notre chambre !)

 

Dimanche 11 mai : Trail 52km

7h : le réveil sonne. Départ du 52km prévu pour 9heures.

Petit déjeuné avec test des produits énergétiques gagnés la veille (GO2), boisson chocolatée, préparation de ma ceinture porte bidons avec boisson énergétique dans un des bidons, eau dans l'autre (si jamais je ne digère pas la boisson !), 3 bananes et quelques barres.

Je revêts ma toute nouvelle tenue trail (Asics) que Manu m'a fourni avant de partir au pays du soleil levant, ma ceinture et mes shoes de trail.

Fin prêt, je fais les 100m qui séparent la voiture du départ en guise d'échauffement.

Alors que j'attends sagement le départ, on m'appel au podium…pour quel raison ? Certainement du au fait que j'ai gagné le 20km et que je fais le Défi…mais non, c'est une personne qui m'a fait appelé. Un de mes premiers instituteurs que j'ai eu lorsque j'étais à Saussey (c'est dans la Manche !), Christian Touchard, et bien maintenant il court assidument sur marathon et plus, et se retrouve aujourd'hui sur la même épreuve que moi !

Grand moment de plaisir et de retrouvaille avant de retrouver nos places sur la ligne.

De nouveau face au départ, en première ligne, j'attends concentré le départ le regard dans le vague…encore un peu endormi !

Compte à rebours, à zéro, 620 traileurs dont je fais parti sont libérés. Tout de suite aux avant postes, je me retrouve rapidement dans les 10 premiers. A peine 100m de parcouru et déjà un gars qui vient à mon niveau pour discuter !

« Tiens je savais pas que tu avais ce niveau là en triathlon !» (Suite au speakeur qui m'a annoncé comme 3ème au monde de triathlon à Lorient)…puis j'entends dans sa phrase le mot « Réunion »…tilt !

Thierry Gallou ! Lui-même qui a monté Dos d'Ane avec mon frère (Cf. compte rendu Grand Raid de la Réunion…) Discussions pendant quelques minutes sur les trails, nos courses et…le Grand Raid ! On fera 25 km ensemble avec de temps en temps la petite anecdote qui rappel la Diagonale des Fous.

On retrouve le goudron pour 2km de cote. La même que la veille puisque les 12 premiers kilomètres sont les mêmes que pour le 20km, tout comme les 4 derniers kilomètres de la course.

Nous montons derrière la voiture d'ouverture de course tous groupés. En haut, nous sommes toujours tous groupé et je rentre sur le sentier de la lande vers la 4ème place, derrière Olivier Le Guern et David Pasquio notamment. De retour sur la route après notre escapade sur la crête, Olivier prends une trentaine de mètre d'avance. Je me retrouve en première ligne du groupe aux cotés de David et Thierry. Juste derrière, on retrouve tous les favoris tel que Guillaume Le Normand (vu son palmarès et son nom, je me permettrais de l'appeler Le Conquérant…), Christophe Malarde, et aussi Grégory Verrier, lui qui m'a battu au Trail du Vignoble Nantais mais qui essaye de revenir de blessure. Thierry Mercereau (2ème à la Vallée de Chevreuse), n'est pas loin derrière non plus, mais il est habitué à partir prudemment pour des remontées de folies sur le dernier tiers de parcours.

Retour sur chemin, je prends la tête du groupe, Olivier à pris la poudre d'escampette. Je ne m'en fais pas, seul 6 des 52km ont été parcouru, est il parti trop vite ?

Retour sur les mêmes passages boueux qu'hier, le gué, même sentier. Je profite d'être devant pour aller plutôt tranquille puisque personne ne peux doubler sur cette portion. Pas la peine de s'enflammer !

Nous voilà tout en bas, il faut remonter sur la crête. Longue et raide côte. Devant, Olivier à l'air de se calmer, malgré le fait que je garde mon rythme, je reviens dessus. David et Guillaume me doublent. Juste après, nous doublons tous Olivier. C'est la dernière fois du parcours que je le vois. Nous sommes un groupe de 7/8 à nous dégager progressivement, je suis en 3ème place.

Nous redescendons bientôt par un chemin d'ardoise sur une pente ou je reste prudent pour ne pas risqué une chute inutile. Christophe me double, puis Thierry et Laurent Garniel.

En bas, plus grand monde du groupe derrière. Passage sur un pont, point chaud pour spectateur, Céline m'y attends.

Nous enchainons sur une ancienne voie ferrée recyclée en piste cyclable. Tous le monde se regroupe, David et Guillaume prenne les choses en mains. Derrière, Christophe qui avait pris quelques mètres de retard recolle.

Au bout de la piste, nous retrouvons champs et chemin de forêt pour gagner le bord du lac. Parfois dans le groupe, parfois quelques mètres derrière, je temporise à mon rythme les changements d'allure qui ne sont pas les miennes.  Les jambes un peu courbatues de la veille, je ne peux pas me permettre de me mettre en surrégime, ce qui me permet de boire et manger mes tiers de bananes à mon aise.

Rapidement, sur le chemin du bord de lac, dès les premières difficultés, le Conquérant accélère. David prends les pieds et ils s'en vont au coude à coude…et moi je reste à mon allure derrière, en compagnie de Thierry, Laurent et Christophe quelques mètres derrière moi.

Le ravitaillement des 18km me parait arrivé vite, tant mieux ! Je bois rapidement un peu de coca et repars premiers du groupe dans la descente qui nous mène en bord de lac. Ne prenant pas la peine de remplir mes bidons encore bien remplis.

Juste après, au bénéfice d'une côte que je suis obligé de monter au train pour cause de jambes « légèrement lourdes », c'est Laurent qui s'en va. Ils sont trois devant, nous sommes trois derrière, mené par Thierry.

Peu après, Thierry nous abandonne. Passé derrière, je me retourne quelques mètres plus loin, il a disparu ! Nous sommes vers le 22ème km. Encore 2km, et c'est Christophe qui prends la poudre d'escampette, à son rythme, mais régulier et sans a coup, encore un qui va trop vite pour moi !

Je me retrouve seul, ils sont 4 devant, pas mal derrière, mais personnes en vue, même sur les portions un peu plus dégagées.

Arrive un enchainement de montées descentes casse pattes, juste ce qu'il me fallait ! Mais déjà, après une bonne heure de course, la forme revient, la machine chauffe et j'arrive à avoir un bon rythme, autant dans les montée que dans les descentes, sans souffrir physiquement et sans jamais marcher, montant les cotes au (très) petit train, mais toujours plus vite qu'en marchant, et surtout en me fatiguant moins.

Par contre, au fil des kilomètres, mes pieds rendus trempés par les passages à gué commencent à souffrir et des ampoules apparaissent. Vers le 25ème kilomètre, je me vois dans l'obligation d'opéré une petite intervention sur mon pied droit. Une des ampoules sur le bout d'un orteil m'handicape trop et ne me permet pas de courir normalement. Encore presque 30km à faire ainsi, ce ne sera pas possible. Je récupère tout en courant sur le sentier une de mes épingles à nourrice qui me sers à accrocher mon dossard, puis dès que je l'ai préparé, je m'arrête dès le premier endroit qui peut faire office de siège. Le pied d'un escalier que nous devons monter fait parfaitement l'affaire. En deux temps trois mouvements, je déchausse ma chaussure, retire ma chaussette et perce cette ampoule remplie de sang. Je la vide, puis refait la manip' dans le sens inverse. Remet la chaussette, puis la chaussure, puis repars non sans récupérer mon épingle que je raccroche à mon maillot en montant l'escalier. En haut, deux spectateur que je n'avais pas vu m'annonce à 1'30'' de Laurent. Derrière, personne n'est revenu sur moi. Je file, maintenant que la douleur au pied est partie.

Je me retrouve sur un parking, quelques spectateurs, et continu mon chemin à travers forêt, marais, ponton de bois pour rejoindre un champ. Je suis à travers le champ les rubalises Salomon qui nous indique le chemin à suivre. De l'autre côté, Céline m'attends pour m'encourager et m'annoncer quelques nouvelles. Je suis 5ème, nous sommes a peu près à mi parcours. J'ai toujours une grosse minute de retard sur le 4ème, mais je ne sais pas où ils sont derrière !

Me voilà de retour sur la route, je progresse bien, tout droit vers le ravitaillement suivantsitué presque à l'extrémité du lac.

Le ravitaillement se présente rapidement. Pas mal de monde. Des gars du Team Salomon qui m'encourage et me donne quelques infos, le speakeur qui m'encourage aussi en me donnant des écarts. Je sais donc que je suis 5ème à 1'00 derrière Laurent, 4ème. On m'annonce alors les premiers à 6'30''.

Je refais le plein de mes bidons, bois coca et eau, prends 2 1/3 de bananes, et repars à bonne allure, un peu booster par les spectateurs présents.

Derrière, toujours personne en contact. Je m'enfonce à nouveau dans un bois via un chemin roulant. J'en ressors à peine 1 km plus loin et me retrouve à nouveau au bord du lac, sur une route qui nous emmène à l'écluse qui nous permet de passer sur l'autre rive. Le terrain est dégagé, je vois mon adversaire direct non loin devant, l'écart semble de moins en moins important. Derrière, au bout de quelques instant, je distingue un maillot noir qui à vu d'œil est à peu près à 2'30''. Je ne reconnais pas se maillot mais il me semble reconnaître Thierry (Mercereau). Lui déjà là, ca veut dire que je n'ai pas intérêt à ralentir ou bien je suis cuit !

Après ce petit passage boisé plat, arrive une importante côte de plus de 100m de dénivelé, au pourcentage important. Comme j'en ai pris l'habitude, et parce que les jambes répondent encore bien, je la monte en petite foulée de puce, à pas plus de 7 km/h. Au milieu de celle-ci, je rejoint Laurent que je dépasse, il me dit avoir mal au mollet, je l'encourage à aller au bout, il a encore presque 3' d'avance sur le poursuivant direct et peu conserver à l'arrivée une bonne place, il reste une quinzaine de kilomètres. Dans la côte suivante, l'écart est fait, il ne m'a plus qu'en point de mire dans les rares lignes droites.

Sur ce chemin forestier, je continu ma progression régulière, toujours en buvant pour compenser la perte d'eau due à la chaleur. J'entame ma troisième banane. Trois heures de course ont passées.

Agréable de voir à quel point le temps passe vite sur un trail.

Maintenant sur les hauteurs, je domine le lac et peux même voir de l'autre coté quelques coureurs…j'en suis au 38ème km, eux au 23ème…ils leurs faudra du courage pour rallier l'arrivée aux heures les plus chaudes.

Je continu, régulier et content d'être encore bien en jambes. Je ne pense même plus à l'effort de la veille, je suis rentré depuis déjà 2h dans mon mode endurance et les efforts consentis sur le 20km sont déjà loin.

Encore trois belles cotes que je passe en seconde, de belle descente qui me permettent de récupérer, et j'arrive au ravitaillement suivant du 42ème kilomètre en à peu près 3h30'.

100m avant le ravitaillement, les gars du Team Salomon m'annonce 4ème à 8' des premiers. Ils sont donc toujours 2 en tête. J'imagine qu'il s'agit toujours de David et Guillaume, et que Christophe est en embuscade.

Au ravitaillement, les femmes m'annonce 3ème ! Je leur dis être 4ème, elle maintienne que je suis 3ème ! Je m'interroge, mais dans le doute reste sur ma 4ème place.

Je repars après avoir refait le plein de mes 2 bidons déjà vidés.

Normalement, il reste une dizaine de kilomètres. Je suis 4ème, je me mets alors à rêver à un podium…sur une telle distance, il peut se passer encore bien des choses devant, et moi je me sens bien, alors je reste positif. Et puis les 2 premiers ont des réserves liquides assez faible, avec un seul bidon, se qui fait une réserve limite vu les conditions, tout reste possible, même avec 7' d'avance.

Extraordinaire, ce n'est pas que de la théorie, la régularité paye ! Trois kilomètres après le ravitaillement, grosse difficulté (encore une !), un chemin encaissé, et 40 mètres devant, un gars qui cours. Surprise, ce n'est pas Christophe, mais le Conquérant ! Peut être en surrégime avec David, il a explosé et est contraint de marcher dans la montée. Les deux coureurs de tête sont donc les deux du Team Salomon !

Je double Guillaume avec une petite tape d'encouragement sur les fesses et continu mon « ascension », me voilà 3ème ! Dans mon rétro, Guillaume disparaît rapidement.

Juste après, sue la route, près d'une belle propriété, je retrouve Céline qui m'indique que devant, Christophe a pris les commandes et que David lui a fait signe qu'il était au plus mal ! Il est à 6' devant moi. Gros chamboulement en tête ! Il me pousse des ailles !

J'entre enfin sur la fin de parcours que je connais déjà pour l'avoir faite la veille. Plus que 5 km, je me sens « invincible », j'accélère même le tempo ! Je me mets à croire à une arrivée avec David, ce qui serait pour moi un honneur au vu de son palmarès…

Et puis 6' à 5km de l'arrivée contre quelqu'un qui a un coup de barre, ça peut aller très vite !

Je retrouve la dernière cote, 150m de dénivelé en moins de 750m, un gros pourcentage, surtout sur un terrain glissant. Même au 48/49ème kilomètre et malgré ce terrain, je continu a sautiller pour progresser !

En haut, je retrouve la partie du parcours ou je me retrouvais coincé sur le finish du 20km. Je prends moins de risque, avance moins vite, mais progresse tout de même, euphorique, en route pour une seconde 3ème place sur un Challenge Salomon, et en étant en même temps concurrent du Défi.

Fin de la portion technique, je reviens sur la route, du monde est là pour m'encourager, quelques tapes dans des mains d'enfant, grande joie personnelle, le défi, « mon » défi est gagné.

250 mètres de l'arrivée. Cette fois ci, on e passe pas sur le pont comme la veille…on traverse la rivière à gué !

Je saute dedans, m'arrose la tête pour arroser ma 3ème place qui m'attends 250mètres plus loin, en ressort et arrive dans les derniers 150m, la dernière ligne droite.

Au bout, le speakeur est étonné de me voir débouler en 3ème position. Je ne peux m'empêcher de laisser échapper quelques signes de joie.

Je franchi la ligne, congratulation du speakeur, Céline m'attends, quelques photos pour le souvenir.

Tous sont surpris de ma présence, inconnu sur trail en début d'année, mon nom à flirter avec quelques oreilles après le Trail de Chevreuse, ils sont maintenant étonné de me voir 3ème sur cette 4ème manche du Challenge après avoir remporté le 20km.

En prime, me voilà vainqueur du Défi Guerlédan !

En guise de récompense, je m'offre un massage dans le stand Compex avant de partir à la douche.

Pour la remise des récompense, grosse dotation au vainqueur du Challenge, avec entre autre un Compex…reste plus qu'à apprendre à s'en servir !!

Pour le podium du Trail 52km, ça devient plus pittoresque avec une arrivée au podium…en poney !

Après quelques tours avant l'entrée en scène, un David qui pique le chapeau de cow-boy du propriétaire des poneys, nous arrivons direct devant le podium dans l'ordre d'arrivée. La suite du podium est plus classique.

Moi ; David Pasquio ; Christophe Malarde

Bilan du weekend :

3 coupes et 1 trophée (en 2 courses !),

Pas mal de cadeaux,

Une expérience « phénoménale »,

Et un bon moment sur la plage sur le Golfe du Morbihan ! (A manger des huitres, prendre le soleil et se baigner)

 



15/05/2008
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