/// Erik ... à suivre ... \\\

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Le long sprint de la Gapen'Cimes

Une interruption dans monstage d'entrainement pour ce regroupement du team Asics à Gap. Un aller/retour Millau/Gap pour un weekend express.

 

Vendredi 30 septembre.
Départ de Millau en début d’après-midi après la séance du matin sur la portion finale des Templiers. Le Monna-Millau en 1h28’. Bonne fin de première mi-temps !

Mes parents me déposent au gîte de Gap où déjà quelques-uns sont arrivés. Manu Chicken, Franck, Xavier, Vincent notre cuistot/coureur, et le staff sont là. Je partage ma chambre avec Coach Pascal, et me retrouve en mezzanine.

Briefing rapide du soir avant une petite nuit de sommeil. Lendemain, réveil 7h pour le montage et l’animation du dernier Trail Expérience By Asics de la saison. Session urbaine puisqu’en plein centre de Gap.

Sur place, les tâches sont distribuées, le montage s’effectue rapidement, et viennent les premiers participants. Tous les athlètes étant là, nous nous répartissons les cessions, et finalement, Franck et Vincent s’occupent des stagiaires, quant à Manu, Xavier et moi remontons au gite nous reposer.

Repos tranquille, repas rapide, retour pour l’heure dite. 13h30 sur site. Nous animons les sessions TEBA restantes.

La dernière séance passée, tout le monde remonte au gîte hormis le staff qui coach les derniers stagiaires et s’attellera au rangement de tout le matériel. Vincent, quant à lui, est parti pour un « petit » footing de reprise qui s’avèrera faire au final 4h !

Autour du repas arrosé de champagne, Laurent nous fait un débriefing de la saison bien réussie et des perspectives. Je me retrouve contraint de vider une bouteille de champagne avec mon coach, ouverte par Laurent et dont personne ne veut plus ! Un petit bilan d’entrainement avec Pascal dans la chambre et nous rejoignons nos lits en vue de se reposer un peu pour la course du lendemain. 25km au programme avec 1500m de dénivelé. Un bon complément au milieu de ma semaine de stage !

 

Dimanche 3 octobre :
7h. Réveil, déjeuné habituel à base de MX3 et direction la ligne de départ.

8h : arrivée sur site, en compagnie de Ben notre ostéo/coureur/nutritionniste, Céline et Vincent. Je retrouve mes parents après avoir croisé Sylvaine dont son Manu est en train de courir le 45km et leur laisse quelques vêtements pour partir m’échauffer. Quelques aller/retour sur les chemins environnants, puis retour à la voiture pour laisser mes derniers vêtements. Direction la ligne de départ, ceinture porte bidon fixée autour de la taille.

Aujourd’hui, au vu du temps ensoleillé, short et tee-shirt sans manches. Mes classiques chaussures
 Asics Attack, Compressport pour limiter la casse sur les mollets, ceinture simple porte bidon, avec comme seul ravitaillement prévu de la boisson énergétique Maxim. La course étant prévue pour à peine plus de 2h, je me contente d’essayé de rester léger.

La stratégie est simple…faire un gros travail de cote avec les moyens du bord, restreint au vu des conditions physiques réduites par mon stage, bien relancer et bien terminer ( !), bref, faire une course pleine. Pas de recherche de résultat puisque pour moi, cette course est complètement intégrée à ma préparation Templière.

Le profil de course s’annonce difficile, avec 6km de portion roulante avant d’entamer la longue ascension de 850m de dénivelé positif, de longer la crête avec quelques montées intermédiaires et quelques passages très techniques avant d’entamer la grande descente de 8km vers le site de départ, situé à 1000m d’altitude.

Tout le monde se regroupe sur la ligne de départ. Ne connaissant comme à mon habitude pas la liste des partant, je suis agréablement surpris de voir parmi les meilleurs coureurs français parmi lesquels François D’Haene, Alexis Traub, Laurent Beuzboc, Julien Rancon (Champion de France 2011), et mes coéquipiers du Team Asics Ben (Nave), Franck (Bussière), qui ressort tout juste de la TDS du mois dernier, soit 120km et 6500m de dénivelé, et Céline (Lafaye), la grande favorite de la course, championne de France 2011 de Trail court. La course promet d’être rapide, pour moi, le podium est compromis !

 

9H00 : Départ de la course. C’est parti pour une boucle de 2km pour contourner le lac du site de départ. Départ en trombe. Pas de place à la temporisation sur une course de 25km de ce niveau ! Le peloton s’étire aussitôt, la tête de course lancée à plus de 18km/h !

En tête, je me retrouve caché derrière Julien et Alexis qui mènent le groupe, accompagné de François en délicatesse à cause d’une cheville affaiblie, Laurent Beuzboc et le 5ème de la course.

Le demi-tour effectué, nous revenons au niveau du site de départ où tous nos supporters nous encouragent. Le grand François s’arrête là, trop gêné par sa douleur, nous nous retrouvons au passage à 5 en tête de course, suivi par quelques coureurs qui commencent à s’égrener à l’image d’une comète qui se désagrège. Pascal m’encourage à faire ma course et à ne pas me griller…c’est parti très très rapidement !

Petit talus à monter pour rejoindre une nouvelle piste, je laisse filer et prends une allure plus raisonnable. Derrière, je ne vois qu’un seul coureur à une cinquantaine de mètres. Je continue à mon train en espérant pouvoir ne pas faire l’ascension seul mais avec ce coureur.

Petite montée intermédiaire, relance, les vitesses restent importante et je me maintien à 16,5-17km/h. Le pied de la montée approche, et le coureur qui me suit revient progressivement. Parfait pour moi.

Premier ravitaillement que j’ignore, virage à droite, nous quittons la piste roulante pour un chemin caillouteux bien pentu. Je suis rejoint, et je me laisse dépasser pour prendre l’allure de Stéphane Ricard. Le rythme reste soutenu, je m’accroche, tout en courant dans un premier temps, puis en alternant marche et course lorsque ça devient difficile. Avec l’accumulation des kilomètres et du dénivelé des derniers jours, les cuisses sont douloureuses, mais je m’accroche : travail psychologique !

Le sentier devient single, un peu plus roulant d’abord, puis technique ensuite. L’altitude affichée à ma Suunto m’indique 1400m…1500m…la progression devient d’autant plus rapide que la pente s’accentue. Je repasse devant mon binôme, relance. La montée devient bien technique, avec quelques marches dans la pierre, la pente est au plus important. Tout en gardant le même rythme, je prends progressivement un peu d’avance sur mon concurrent direct et m’échappe.

Je poursuis sur mon rythme soutenu, en trottinant dès que possible et en reprenant une marche accélérée. 1700m…plus que 200m d’ascension avant ce premier sommet.

Traversée d’un près. Le single sinue légèrement, je coupe droit dans la pente à petite foulée. Les cuisses sont en surchauffe, en asphyxie, mais je tiens bon.

Loin devant, je vois les premiers. Quant au 4ème, Raphael Grisel je reviens fort dessus et l’écart fond proportionnellement à celui de mon poursuivant qui fond. Au sommet, l’écart est réduit au minimum, une vingtaine de mètres tout au plus.

Me voilà maintenant lancé dans ma course poursuite, malgré des appuis bien inconfortable, j’en profite quand même pour jeter, entre deux rochers, un regard sur le panorama qui s’étend sur la vallée de Gap. J’arrive sur les talons du 4ème. Je profite d’un espace un peu plus propice pour prendre un peu plus de risque et passer devant, en hors-piste. Je reviens immédiatement après sur la trace et relance. La première descente approche, je m’y lance avec quelques mètres d’avance. Celle-ci est très technique, pentue et semée de rochers. Je prends la plus grande prudence et j’évite tout risque superflu. A ce jeu, je suis rejoint et je m’écarte pour laisser passer mon rival. Il me prend tout de suite quelques mètres mais j’essaye de limiter la casse en prenant un bon rythme. Au col, j’ai une centaine de mètre de retard. C’est le premier pointage. Quelques spectateurs courageux y sont montés pour nous y encourager. Je ne prends pas le temps de m’arrêter à ce ravitaillement et relance aussitôt. Plus en difficulté dans les montée que moi, mon concurrent direct me cède du terrain rapidement.

Après quelques mètres de montée, Vincent et Pascal sont là et m’encourage, ça me donne des ailes et j’accélère pour revenir rapidement et doubler juste avant le sommet mon adversaire.

Au sommet, nouvelle descente. Cette fois ci plus rapide et carrossable. Le laisse mes jambes s’emballer et je dévale à nouveau cette pente jusqu’au nouveau col. Je suis 4ème, derrière, l’écart se creuse et je deviens de plus en plus à mon aise. Au sommet de la montée suivante, je vois le 3ème. Il n’est pas si loin que ça, et au vu de mon état de forme, je me mets à croire en ce podium ! Je garde mon allure et relance en courant dans cette dernière grosse montée. La pente s’accentue mais je garde ma petite foulée, malgré des cuisses qui s’enflamment !

L’organisatrice me cours à coté, en prenant au passage quelques photos dans ce décor magnifique d’alpage. On m’annonce 2’ de retard. Je poursuis et arrive bientôt au sommet de la dernière difficulté. Je relance aussitôt sur les quelques mètres de roulant et entame la descente herbue. En bas, le troisième. Il s’agit de Laurent Beuzboc. Il a encore une belle avance mais j’y crois encore. Je suis bien en jambe, et il reste encore de quoi faire, même s’il s’agit de descente principalement maintenant, et qu’il va me falloir m’employer, je mets tout en œuvre pour me lancer dans cette aventure, à la chasse à la 3ème place.

Je fais une bonne première partie de descente en doublant les derniers coureurs du 45km. Je négocie la fin plus technique et arrive sur la partie roulante qui m’oriente vers le dernier poste de ravitaillement. Je me rue sur le single en sous-bois, en négociant au mieux les relances et en accélérant dès que possible.

Je n’ai plus aucuns repères sur mes concurrents directs, le bois empêchant toute visibilité.
J’entame enfin le faux plat qui me mène au dernier poste ou m’attend mon ravitaillement. Petite côte, je force l’allure. Le ravitaillement est là.

Laurent m’attends avec Cathy. Je m’approche, me prépare à lâcher mon bidon, et le lance au passage à Laurent. Juste après, Cathy me présente un bidon plein que j’avais préparé à l’avance. En repartant, je demande à Laurent mon écart avec le 3ème…il m’annonce 1’30’’…et il reste 8km de descente !
Il ne va pas falloir chaumer !!!

Je franchi une barrière et m’engage dans la descente. Je lâche les freins et me lance à tombeaux ouverts pour mon dernier effort. Je prends quand même mes précautions et reste vigilent dans les pierriers et les parties techniques. Quelques ralentissements pour ne pas me blesser. Je poursuis et relance dès que le sentier ne présente pas de difficultés. Huit kilomètres de descente, c’est long. Je garde espoir etdévalle le chemin.

Sous-bois. Aucunes indications sur l’écart. Puis, un peu plus loin, des spectateurs m’annoncent 45" de retard ! Il me reste un espoir, je relance doublement !
Un peu plus loin, ma mère m’encourage sur le bord du chemin… « le 3ème n’est pas loin » ! L’indication est floue, l’arrivée n’est plus loin, je poursuis dans l’inconnu qu’est l’écart qui me sépare du podium.

Derniers kilomètres, puis
au détour d’un chemin, une petite relance…Laurent est juste devant ! Je sprint pour revenir dessus. J’arrive à son niveau, reste dans sa foulée, ne pouvant le doubler sur ce single, et au virage suivant, nous arrivons sur une piste, je relance et double dans mon accélération : je suis 3ème !

Laurent ne peut s’accrocher. L’arrivée est toute proche. Moins d’un kilomètre. Des spectateurs m’indiquent la distance restante. Je ne me retourne pas. A peine plus loin, un raidillon glissant. Je descends prudemment, mais vigilent sur mon suivant.

En bas, je repars.
L’écart est encore conséquent. Laurent a dû s’avouer vaincu et coupé son effort. Je termine ma course sur le même rythme. Content de mes 2h09’ d’effort.
Julien gagne avec 7’ d’avance, mais j’en suis satisfait, en plein cœur de mon stage Templiers, face à l’un des meilleurs coureurs de montagne de France, je trouve ma performance très honnête, la course d’aujourd’hui étant plus proche de la& course de montagne (1h d’effort) que du trail (4 à 7h d’effort).
Alexis Traub complète le podium en terminant second.

 

Au final, une très bonne séance de 2h09’ pour moi sur ce parcours de 25km et de 1500m de dénivelé de laquelle je repars avec un bon panier garni !

 

1 RANCON Julien ACO Firminy 01h02'59 (1) 01h35'04 (1) 02h00'45

TRAUB Alexis team scott 01h03'16 (2) 01h38'13 (2) 02h04'39

3 CLAVERY Erik Team ASICS Trail 01h08'09 (5) 01h43'07 (4,+1) 02h08'58

4 BEUZEBOC Laurent Gap Trail Nature / GHAA 01h05'35 (3) 01h41'38 (3) 02h09'46

5 MILLEREAU Jérémie Ski club gap bayard 01h10'31 (7) 01h47'31 (5,+2) 02h15'59

6 GRISEL Raphaël CHOURMA RAID AVENTURE 01h09'15 (6) 01h47'38 (6) 02h16'16

7 BUSSIERE Franck Team ASICS Trail 01h12'35 (10) 01h51'22 (8,+2) 02h20'35

8 OREZZOLI Patrick Gap Trail Nature 01h15'26 (17) 01h54'05 (13,+4) 02h20'48

9 LAFAYE Céline Team ASICS Trail 01h13'53 (14) 01h52'09 (9,+5) 02h21'09 1° FEMME

10 POLIGNE Sylvain 01h10'42 (8) 01h50'20 (7,+1) 02h21'30

11 NAVE Benoit Team ASICS Trail 01h14'22 (15) 01h53'39 (11,+4) 02h21'38

 

Nous reprenons dans l’après-midi avec mes parents la route de Millau pour terminer par 3 jours de stage intensif en terres templières !

Et au terme de ma semaine de stage/Gapen’cimes, 200km à pied avec 8000m de dénivelé positif et 300km de vélo avec encore quelques mètres de dénivelé ! Une bonne semaine en fin de compte !



07/11/2011
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