Stage Corse - Une journée pas comme les autres !
Toute la semaine, de gros entrainements.
Toute la semaine, un temps magnifique.
Des paysages magnifiques.
GR20, Sentier cotiers, mer, lacs, tout y est.
Aujourd'hui, de la montagne...mais pas de paysage.
Comment ça ? Et bien c'était nuageux !
Départ donc dans la matinée avec pour objectif le sommet du coin, le Monte Renoso, qui culmine à 2352m.
Départ donc sous un ciel menaçant du petit village d'Ucciani, camelbak sur le dos, deux bidons, quelques gels MX3, un coupe vent dans le sac, une couverture de survie, au cas ou, un opinel offert par l'armurier local (pour chasser le sanglier...au cas ou !!!!), le téléphone et l'appareil photo étanche, anti-choc, bref, un appareil fait pour moi !
Après réflexion, je me raisonne et troc mon maillot sans manche contre un tee-shirt.
D'entrée, j'entame la montée en direction de la première difficultée.
Le Punta d'Isa, 1630m, soit 1125m de dénivelé d'entrée ! L'objectif : ne pas marcher !
Première partie sous un bois de chataigniers, puis c'est la sortie au milieu du maquis pour une seconde moitié de montée dans cet environnement jusqu'au sommet.
Le première partie en sous bois, sur sol en terre, est raide. J'en deviens vite trempé de transpiration.
La seconde moitié, que je réussis à poursuivre en courant, devient rocheuse. Les cailloux roulent sous les pas et mes foulées sont un peu moins efficaces. Mais je maintiens ma foulée.
A 1400m, je rentre dans les nuages. La fraicheur s'installe, et la visibilité se réduit. Je suis le sentier que je commence à bien connaitre.
Le sommet se rapproche. Je passe par la Punta Cavallino, à 1521m, et poursuis vers la Punta d'Isa, toujours en petites foulées.
Quelques minutes encore, et j'arrive au cairn sommital. 1630m ! Il m'aura fallu 1h11 pour arriver ici. Bien.
En direction de l'Ouest, la vue est bouchée. Vers l'est, la direction dans laquelle je vais poursuivre, les nuages sont mons nombreux et je peux voir le col de Scalella et la piste qui en part direction la montagne.
Une petite photo, et je cherche en vain un sentier qui redescend vers le col...tant pis, je pars en live...droit dans la pente !
Quelques buissons au passage histoire de me marquer un peu plus les jambes, et j'arrive enfin à trouver au bout de quelques mètres de descente un semblant de trace, puis des cairns qui m'indiquent qu'il y a effectivement une trace marquée. Je la suis. Descente direct vers le col !
Cette partie se termine par une piste qui rejoint le col.
Col de Scalella, 1193m.
Hier, nous étions partis d'ici avec Alain, je commence donc en terrain connu, puisqu'il s'agit de la fin de notre rando course de 6h que nous avons fait.
J'enchaine sur la piste, objectif suivant, la Punta Alla Vetta.
Je cours sur un bon rythme sur cette bonne piste.
Passage à "la cabine téléphonique", à 2 pas de la bergerie de Mario. La piste se poursuis encore quelques centaines de mètres.
Je croise quatre 4x4 qui reviennent de la chasse.
Et puis c'est la fin. La piste s'arrête nette. Je poursuis sur un sentier balisé de kern et de rare ache de peinture jaune...un peu passée la peinture !
Avec le sentier, je rentre dans le brouillard. La fraicheur commence à être un plus intense. Ca me change du soleil des jours précédent !
Le sentier sinue entre les arbres, puis entre des buissons, puis ce sont des rochers, rendu un peu glissant pas l'humidité et la fine pluie.
Je poursuis ma remontée de la vallée, sans trop d'erreur de paarcours. Y être passé la veille (sous le soleil !!) m'aide beaucoup pour ne pas me tromper d'itinéraire.
Plus je monte, plus le froid devient saisissant. Et la pluis tombe maintenant régulière.
Je me décide à passer mon coupe vent. Une épaisseur supplémentaire que je ne refuse pas !
Par terre, je trouve ma deuxième salamandre ! Je poursuis après une petite séance photo de mon mannequin noir et jaune !
Je poursuis vers le col de Bocca Lagione. Le vent forcit. Heureusement pour moi, il me pousse vers le col, ce qui atténue le froid. Je trotte toujours.
J'arrive enfin au col. Je suis toujours bien, même si les mains commencent à être un peu engourdies par le froid. Faut persévérer ! Ma lecture de "Les Grandes aventures de l'Himalaya" de Maurice Herzog tombe à point pour me faire relativiser mes petites difficultés traversées !
Je continue à monter sur la crète, en direction de mon second sommet. Encore quelques minutes en suivant attentivement les indispensables cairns pour ne pas me perdre...et les mètres défilent à ma montre, je ne devrait pas tarder à arriver.
Sans même y voir à plus de 20 mètres, j'arrive enfin au cairn sommital qui m'indique que j'ai atteint mon second point de passage, la Punta Della Vetta, qui culmine à 2255m.
Je n'y vois rien, il y a du vent, il bruine, mais je suis satisfait. Je suis très bien, je cours depuis exactement 3h, et malgré le climat, je me sens comme un poisson dans l'eau, même si la montagne n'est pas mon domaine.
Malgré les conditions, je tente de mener mon "expédition" à son terme. Je bascule donc, à l'abris du vent, sur l'autre versant, en direction du sommet du coin, le Monte Renoso, un peu plus haut avec ses 2352m.
Je m'engage dans la descente en suivant les cairns, descends quelques mètresde cette pente très technique et rendue dangeureusement glissante de par l'humidité. Je me rappelle de la veille, par de superbes conditions, de la difficulté du tracé. Cette fois ci, les conditions sont tout autre. C'est plus qu'engagé, surtout pour un novice de la montagne.
Mes moyens de secours sont inexistant puisque mon téléphone ne capte pas !
Le tout faisant, et vu ce qu'il reste à descendre, je prends la sage décision de ne pas m'aventurer plus loin...d'autant plus que j'ai perdu le balisage !!!!
Bref, je remonte. D'abord sans trace, je me contente d'aller..."tout là haut", puis je retrouve que "tas de cailloux". C'est bon. Encore quelques instant et je reviens à mon point de départ...au sommet.
Tant pis, pas de Monte Renoso...à regret, mais c'est plus prudent !
Je retourne sur mes pas et descend, vent et pluie de face cette fois. Le froid m'engourdit complètement les mains que j'essaye de cacher dans mes manche de coupe vent.
La descente se fait heureusement rapidement dans les pierres. Parfois en glissade, parfois en trottant, mais toujours debout néanmoins !
Retour au col, je reprends la direction de la vallée, pour rejoindre le ruisseau de Pozzolo. La végétation revient, le vent se calme, le froid s'atténue.
Je reste vigilent pour suivre le balisage, difficile dans ce brouillard, plus dense qu'à l'aller.
Je saute de rochers en rochers en restant attentif à ne pas glisser, puis je rejoins le bois, que je traverse, pour enfin retrouver la piste...que je descends à grandes enjambées.
Ca avance bien !
Sur la seconde partie du chemin, je profite de "coupe" pour m'exercer à la descente technique en sentier. Un grand plaisir !
J'arrive au col. Grande hésitation. J'en suis à 2300m de dénivelé positif.
Soit je reprends le chemin emprunter à l'aller, et je remonte vers la Punta d'Isa, soit je descends par la route et je rentre en évitant "lâchement" ce sommet qui me fait de l'oeil...même si je n'en vois pas 1/8ème puisque le brouillard est beaucoup plus important qu'à l'aller !
Aller, l'hésitation est de courte durée, il faut quand même que j'atteigne les 3000m de dénivelé positif !! Je range mon coupe vent.
Je m'engage dans la piste qui monte ! Un petit gel rapide, et je remonte !
Toujours de très bonnes jambes. Je trotte sans trop de peine dans la montée.
La piste s'achève, je m'engage sur un pseudo-sentier un peu flou. Je ne suis pas persuadé d'être sur le même qu'à l'aller, mais je monte, c'est ce qui compte !!
De temps en temps, je tombe sur un cairn...mais je quitte le sentier "officiel" pour traverser le maquis. Je monte.
Je me retourne, cette fois ci, je ne vois pas le col, de la purée de pois !
Je grimpe, je grimpe, c'est raide ! Je ne vois rien, je me contente de prendre le plus pentu, l'objectif étant le sommet, tant que je monte...c'est bon signe !!!
Le ciel s'éclairci ! Pourtant, au dessous, c'est toujours aussi bouché ! Je vais bientôt me retrouver au dessus du nuage si je continue !
J'arrive enfin au sommet ! Punta d'Iza repetita ! Second passage. Une dizaine de perdreaux s'envole, à quelques mètres de moi...je tente la chasse au perdreau...avec des cailloux ! Autant dire que mes chances sont inexistantes ! Le soleil tente de percer, apparait faiblement puis disparait. Il manque quelque peu de chose.
Je redescends enfin, après avoir profiter du calme des hauteurs. Le bonheur !
Quelques minutes et je passe la Punta Cavallino. Je poursuis sur la crête. Je change légèrement mon itinéraire de l'aller.
Quelques minutes encore, et j'arrive à la Bocca Pazzara. Je ne connais pas le sentier qui descend de là jusqu'au village. Bonne oportunnité !
Une petite barre, et je repars !
Je rejoins rapidement le sentier de la montée à la Punta Mangano, 1223m. J'ai bien descendu en peu de temps.
Je poursuis sans me perdre sur la trace.
Je m'amuse dans la descente et retrouve mes réflexe de descente et m'imerge dans ma diagonale des fous à venir...que du plaisir !
J'entre dans la forêt, la brume disparait. J'enchaine les virages, glissades sur la terre, saute de rocher, je m'amuse !
Encore 500m à descendre, et rapidement j'arrive tout en bas.
Dénivelé positif ? 2760m !
Pas possible de s'arrêter là ! Je remonte !!!!
Je remonte donc sur la même piste, jusqu'à ce que mon altimètre m'indique que j'ai franchi la barre des 3000m de dénivelé positif !
Ca y est ! C'est fait !
Je redescends rapidement et retourne à la maison...belle sortie !
5h45 pour 38km et 3000m de dénivelé positif...une bien belle sortie !!
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 28 autres membres